Changement de stratégie autour de Misrata, la ville libyenne rebelle assiégée depuis plusieurs semaines. Le régime de Mouammar Kadhafi a annonce vendredi soir qu’il confiait désormais aux soins des tribus environnantes loyalistes de combattre pour tenter de reprendre le contrôle de la ville.
Des habitants des villes voisines, comme Bani Walid ou Zliten, fiefs de la tribu des Werfella, la plus nombreuse et la plus loyale au régime, devraient être mobilisés, une démarche qui semble destinée à compliquer la tâche de l'Otan en impliquant des "civils". Mais une grande partie des habitants concernés combat déjà à Misrata, sous la bannière de l'"armée populaire" composée de milices de "volontaires", selon des sources.
Premier tir d’un drone américain
Et loin de s’apaiser, les combats se sont intensifiés depuis cette annonce. Le principal hôpital de la ville a annoncé avoir reçu plus de 25 morts et 100 blessés, rebelles ou loyalistes, entre 8 heures et 17 heures locales samedi. Sur la rue de Tripoli, artère principale de la ville où se concentrent les combats, "on se bat parfois contre des hommes portant des uniformes de l'armée libyenne, et parfois contre des hommes en civil", a raconté Omar Rajab, un combattant rebelle de 29 ans.
En attendant d'éventuelles troupes au sol, françaises notamment, les rebelles ont reçu pour la première fois depuis l’intervention de la coalition internationale le soutien d’un drone américain. En réponse aux appels à une intensification des opérations aériennes de l'Otan, le ministère américain de la Défense a en effet annoncé qu'un Predator, un avion armé guidé à partir du sol, avait mené ses premières frappes en début d'après-midi dans le pays. L'Otan a ensuite précisé que ce drone avait détruit un "lanceur de roquettes multiples" (orgue de Staline) près de Misrata.