Angela Merkel a-t-elle encouragé la propagande communiste ? Un livre, paru mardi, reproche à la chancelière allemande, d’avoir été plus proche des sphères du pouvoir du parti communiste, avant la chute du mur de Berlin, qu’elle ne veut l’admettre.
Les jeunesses de "Agitation et propagande"
Des extraits du livre, qui se veut être le récit de sa jeunesse, ont été publiés en début de semaine dans le magazine allemand Focus, ainsi que dans le très populaire quotidien The Bild. Selon un ancien collègue d’Angela Merkel à l’Académie des sciences de Berlin-Est, Gunter Walther, la chancelière aurait été, à l’époque - c’est-à-dire dans les années quatre-vingt - secrétaire pour l’organisation des jeunesses communistes "Agitation et propagande".
Des accusations que récuse Angela Merkel. La chancelière a néanmoins expliqué qu’à l’époque, comme la plupart des Allemands de l’est, elle était impliquée dans les jeunesses communistes, mais tenait un rôle avant tout culturel, rapport l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Mais Gunter Walther n’est pas le seul ancien collègue de la dirigeante allemande à avancer ces informations. L’ex-ministre des Transports Günther Krause, qui a travaillé avec Angela Merkel quelques mois avant la chute du mur, assure qu’elle était chargée de la propagande marxiste-léniniste.
"Ce qui m’énerve, c’est qu'elle ne l’admette pas"
"Chez Agitation et propagande, les membres avaient pour mission de faire du lavage de cerveau. Et cela était l’une de ses tâches. Et ça n’était pas culturel", raconte l’ancien ministre. Agitation et Propagande était un groupe destiné à embrigader des jeunes et à leurs mettre des idées dans la tête. Ce qui m’énerve, c’est qu'elle ne l’admette pas", ajoute-t-il.
Angela Merkel, devançant la sortie du livre, s’est exprimée dimanche soir lors de la projection d’un film. La chancelière a déclaré n’avoir rien à cacher de son passé. Puis son porte-parole, Steffen Seibert, s’est exprimé le lendemain pour démentir, également, toute volonté de la chancelière, de vouloir cacher une partie de son passé. "Elle a toujours répondu honnêtement aux questions qui lui étaient posées à ce sujet", a-t-il déclaré.
Pour les spécialistes de l’Allemagne de l’Est, les "révélations" du livre n’ont rien de très étonnant. « Les différentes organisations auxquelles elle a participé étaient autant de passages obligés pour qui voulait pouvoir faire des études et poursuivre une carrière scientifique en Allemagne de l’Est”, a, par exemple, confié Stefan Wolle, responsable scientifique du musée de la RDA à Berlin, au magazine Focus.