La colère gronde encore en Egypte en plein processus électoral. La place Tahrir s’est de nouveau exprimée violemment, samedi, au lendemain de graves violences qui ont fait huit morts et plus de 300 blessés. Face à la colère de la rue, l’armée et la police anti-émeutes ont tiré des coups de feu en l'air et ont chargé à la matraque contre la foule après un incendie d’édifices situées à proximité du Parlement.
Des manifestants frappés violemment
Après la charge des militaires place Tahrir, des affrontements ont opposé des protestataires et aux soldats. Certains contestataires ont lancé des pierres à côté de camions de pompiers qui tentaient d'éteindre un incendie.
Les militaires ont arrêté des protestataires et les ont frappés, parfois violemment, alors qu'ils étaient immobilisés ou à terre. Les contestataires, dont certains campaient sur la place Tahrir depuis le mois dernier, ont dû s'enfuir dans les rues environnantes.
L’origine des violences controversée
Dans une déclaration lue à la télévision, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a démenti que les soldats aient ouvert le feu sur les manifestants. Il a affirmé que les incidents avaient commencé lorsque l'un des agents de sécurité postés devant le Parlement avait été attaqué.
Ganzouri défend l’armée
De son côté, le Premier ministre intérimaire, Kamal al Ganzouri, a imputé la violence aux manifestants, qu'il a accusés d'avoir attaqué le siège du gouvernement et du Parlement. "Je confirme que l'armée n'a pas tiré", a déclaré le chef du gouvernement à la télévision publique.
Paris dénonce "l'usage de la force"
La France a dénoncé samedi "l'usage excessif de la force contre les manifestants" en Egypte, au lendemain de heurts sanglants au Caire qui ont fait huit morts et plus de 300 blessés, selon le dernier bilan.
"Ce n'est pas acceptable, des morts et des dizaines de blessés dans la répression de manifestation. Ça, ce n'est pas acceptable parce que ce serait contraire au respect du droit de manifester, premièrement. Et deuxièmement, ce n'est pas acceptable non plus parce que ça représente un grand danger, un grave risque pour le processus électoral en cours et le processus de transition qui est en train de se développer et au bout duquel les Égyptiens doivent arriver de manière à ce que l'ensemble du pouvoir soit enfin transmis aux autorités civiles", a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay.
Le bilan des affrontements depuis vendredi, les pires le début des élections législatives fin novembre, s'élève désormais à huit morts et plus de 300 blessés.