3 mois sans salaire. Les policiers afghans ne perçoivent même plus le salaire de la peur. Victimes de nombreuses attaques, les forces de l’ordre afghanes doivent désormais faire face à un nouveau problème : le New York Times rapportent qu'elles ne sont plus payées depuis le mois de novembre. Pourtant le gouvernement, grâce aux aides des États-Unis et de ses alliés de l’OTAN, a les fonds suffisants. Mais un imbroglio administratif a privé le ministère de l’Intérieur, dont dépendent les forces de l’ordre, de ces subsides. Le porte-parole du ministre assure que les fonctionnaires seront payés dans les prochains jours.
Échec américain. Malgré ces propos rassurants, ce nouveau dysfonctionnement de l’administration afghane illustre l’échec américain dans le processus de construction d’un Etat afghan fort. Les nombreuses affaires de corruption qui ont frappé la classe politique ont largement discrédité le pouvoir.
Débrouille. Les policiers afghans en sont donc réduits à s’entraider. le reportage du New York Times évoque un agent obligé de demander à sa famille de lui donner des objets de première nécessité (savon, brosse à dent).D’autres subsistent grâce à la générosité de leur hiérarchie, comme ce policier qui survit grâce aux 20 dollars offerts par son commandant. Les organisations syndicales voient dans ce retard de paiement un chantage américain. Washington ferait pression sur Hamid Karzaï pour que le président afghan signe un traité de sécurité qui permettrait à l’U.S Army de rester au-delà de 2014. La diplomatie américaine nie avoir recours à cette stratégie, arguant que les budgets sont débloqués des mois à l’avance. De bonne foi ou non, l’administration de Washington est de plus en plus impopulaire en Afghanistan.