Plus de deux ans après le début du conflit, la situation est toujours chaotique en Syrie. La fin de semaine est particulièrement tendue, avec la confirmation de raids aériens israéliens et la proposition iranienne de former l'armée d'Assad. Pendant ce temps, rebelles et loyalistes combattent autour de l'aéroport de Mennegh et les sunnites fuient Banias.
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Israël reconnaît deux nouveaux raids. Israël a mené deux frappes aériennes en trois jours en Syrie contre des armes destinées au mouvement chiite libanais Hezbollah, a affirmé dimanche un haut responsable israélien. Cela porte à trois le nombre de raids aériens menés par Israël en Syrie depuis fin janvier. "Chaque fois que des informations parviendront à Israël sur le transfert de missiles ou d'armements de Syrie au Liban, ils seront attaqués", a assuré le responsable israélien, en allusion au Hezbollah, le puissant mouvement libanais allié du régime de Bachar al-Assad.
L'Iran propose son aide à Assad. L'Iran est prêt à "entraîner" l'armée syrienne en cas de besoin, a déclaré le commandant de l'armée de terre iranienne, le général Ahmad-Reza Pourdastan. "Nous sommes aux côtés de la Syrie et s'il y a besoin, nous sommes prêts à lui fournir l'entraînement nécessaire, mais nous ne participerons pas activement à ses opérations", a-t-il dit, en soulignant que l'armée syrienne avec "l'expérience qu'elle a dans sa confrontation avec le régime sioniste peut se défendre et n'a pas besoin d'aide étrangère".
Obama approuve les raids, l'Egypte condamne. Barack Obama a défendu l'opération menée par Israël avant même qu'elle soit officiellement confirmée, samedi."Ce que j'ai dit par le passé, et que je continue à croire, est que les Israéliens doivent, à juste titre, se protéger contre la transmission d'armements sophistiqués à des organisations terroristes comme le Hezbollah", a-t-il déclaré. La présidence égyptienne a condamné dimanche "l'agression" d'Israël contre la Syrie. Ces raids sont "une violation des principes et du droit internationaux et sont de nature à ajouter à la complexité de la situation et à menacer la sécurité et la stabilité de la région", a-t-elle affirmé dans un communiqué. De son côté, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a estimé dimanche que le raid israélien en Syrie illustrait le "danger croissant pesant sur la paix" dans la région et renforçait la nécessité de lever l'embargo européen sur les armes pour les rebelles syriens.
Les combats continuent. Pendant ce temps, les rebelles continuent leurs charges pour tenter de prendre le contrôle des aéroports, points stratégiques. Samedi, le commandant de l'aéroport militaire de Mennegh, l'un des derniers encore aux mains de l'armée dans le Nord syrien, a été tué lors de combats, d'après une ONG. "Le général Ali Mahmoud a été tué samedi avec deux de ses gardes du corps dans l'enceinte de l'aéroport, où les combats se poursuivent. Les rebelles ont bien avancé mais n'en ont pas encore pris le contrôle", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les sunnites fuient Banias. Des centaines de familles sunnites ont fui samedi la ville syrienne de Banias, sur la côte méditerranéenne, après l'assassinat d'au moins 62 personnes par des forces fidèles au président Bachar al-Assad dans la nuit de vendredi à samedi. L'OSDH a diffusé une vidéo sur internet montrant les corps mutilés de dix personnes, dont cinq enfants, qui ont été tuées, selon l'organisation, dans un quartier de Banias. Certains corps gisent dans des mares de sang, et celui d'une toute petite fille apparaît couvert de brûlures avec les vêtements roussis et les jambes calcinées.