Cela faisait 24 ans que l'icône de l'opposition birmane n'avait pas voyagé en Europe. Aung San Suu Kyi, est arrivée en Suisse mercredi soir, point de départ d'une tournée européenne de deux semaines.
Dans les pas de Mandela
Cette visite marque une nouvelle étape dans les bouleversements politiques que traverse ce pays depuis que des décennies de junte militaire ont pris fin l'an dernier, amenant au pouvoir un gouvernement presque totalement civil. Suivant les pas de Nelson Mandela, l'opposante birmane, fraîchement élue députée a pris la parole devant la Conférence internationale du travail à Genève. C'est une "occasion sans précédent pour le développement économique de la Birmanie. Je vous appelle tous à joindre vos efforts aux nôtres", a déclaré la présidente de la Ligue nationale pour la démocratie.
"C'est une demande pressante de ma part. Gouvernements, entreprises, travailleurs, vous pouvez tous nous aider à créer la société qui offrira un avenir à notre pays", a affirmé la Prix Nobel de la Paix.
La chef de l'opposition birmane a invité tous les participants à la Conférence du travail à se rendre en Birmanie pour se "rendre compte de tout le potentiel" que représente la jeunesse du pays.
Prix Nobel
Mais le point culminant de son séjour devrait être son passage à Oslo, en Norvège. Elle recevra en mains propres le Prix Nobel de la Paix qui lui avait été attribué en 1991, pour "son combat non-violent pour la démocratie et les droits de l'Homme".
Une récompense qui a donné une dimension planétaire à la frêle Birmane en captivité. Samedi se déroulera donc sans doute "l'un des moments les plus importants de l'histoire du Nobel", selon Thorbjoern Jagland, le président du comité norvégien. "Pendant ces 21 années, Aung San Suu Kyi a montré que c'était non seulement justifié de lui attribuer ce prix mais elle s'est aussi imposée comme un exemple moral pour le monde entier. Bien qu'elle ait passé le plus clair du temps en isolement, sa voix a été de plus en plus entendue", a-t-il ajouté.
Aung San Suu Kyi passera ensuite par la Grande-Bretagne, et l'Irlande avant de terminer son périple par la France, où elle est attendue du 26 au 29 juin. Une visite qui répond à l'invitation de François Hollande.