Cet accord ouvre la voie à l'ère "post-Assad". Le Groupe d'action sur la Syrie, sous l'égide de l'Onu, a adopté samedi à Genève un plan de transition politique pour la Syrie.
"L'organe de gouvernement transitoire exercera les pouvoirs exécutifs. Il pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l'opposition et d'autres groupes et doit être formé sur la base d'un consentement mutuel", a indiqué Kofi Annan, émissaire spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe pour la Syrie. "Je doute que les Syriens choisissent des gens ayant du sang sur les mains pour les diriger", a-t-il nuancé.
Quant à l'avenir du chef de l'Etat Bachar al-Assad, il sera réglé par les Syriens, uniquement eux. Le "document est clair sur les lignes directrices et les principes pour assister les parties syriennes alors qu'elles (...) établissent un gouvernement de transition et effectuent les changements nécessaires". L'avenir de Bachar al-Assad "sera leur affaire", a-t-il insisté.
"Assad doit partir"
Un désir de non-ingérence que ne partage pas Washington. Pour Hillary Clinton, "Assad doit partir". La secrétaire d'Etat américaine compte faire passer son message à l'opposition syrienne et l'encourager à suivre le plan en participant à la réunion des amis du peuple syrien qui se tiendra début juillet à Paris. Hillary Clinton a également précisé que les Etats-Unis allaient saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour lui soumettre cet accord.
Bien qu'elles aient accepté le plan, la Russie et la Chine ont réaffirmé qu'il revenait aux Syriens de choisir leur avenir. "Il n'y a pas de demande d'exclure quelque groupe que ce soit de ce processus", a insisté le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. "Cet aspect avait été présent dans de nombreuses propositions de nos partenaires. Nous les avons convaincus que c'est inacceptable".
"Le président Assad accepte les avis"
"Bien sûr, les autorités syriennes réagissent souvent de manière disproportionnée et d'une manière inadéquate", a encore déclaré Sergueï Lavrov. "Oui, bien sûr, il (le président syrien Bachar al-Assad) commet un nombre énorme de fautes, mais le président Assad accepte les avis. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas de l'opposition", a-t-il dit en excluant le recours à la force pour faire pression sur Damas.
Même tonalité pour la Chine. Un plan de transition "ne peut qu'être dirigé par les Syriens et être acceptable pour toutes les parties importantes en Syrie. Des personnes de l'extérieur ne peuvent pas prendre des décisions pour le peuple syrien", a souligné le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi.
En plus de 15 mois de révolte, la répression et les combats entre armée et rebelles ont fait plus de 15.800 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.