La décision. Le suspense aura duré presque jusqu’au bout. La justice française a finalement décidé vendredi de rejeter un recours visant à suspendre la vente à Paris de masques Hopis considérés comme sacrés par les Amérindiens. Cette vente aux enchères est donc maintenue et se déroulera vendredi en début d’après-midi à l’Hôtel Drouot.
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Une procédure engagée en urgence. Ce sont les avocats de l’association Survival International qui avaient engagé cette procédure de référé en urgence au nom de la tribu Hopi. Ces Amérindiens du nord de l’Arizona réclament en effet l’annulation de la vente et la restitution de ces quelque 70 masques qui sont sacrés pour eux. Survival International demandait une interdiction temporaire de la vente aux enchères, en attendant un examen de la légalité de la collection.
Des masques, pas des "corps humains". L’argument des défenseurs des Hopis : les masques doivent être restitués, car la loi française interdit "le commerce de certains types de biens comme les sépultures et les tombeaux". Mais pour la juge, ces masques ont beau avoir "une valeur sacrée", "une nature religieuse" et incarner "l’esprit des ancêtres" des Amérindiens, "il reste qu’il est manifeste qu’ils ne peuvent être assimilés à des corps humains ou des éléments du corps de personnes existantes ou ayant existé".
Une décision "très décevante". "La juge laisse la vente se faire, considérant que, même si ces objets sont sacrés pour les Indiens, ils ne pourraient être protégés en France que s’il s’agissait d’êtres vivants ou morts", a commenté l’avocat de l’association, Me Pierre Servan-Schreiber, pour qui cette décision est "très décevante". Il a l’intention d’introduire un recours auprès du Conseil des ventes pour demander une intervention. Mais le temps presse, car la vente doit démarrer en début d’après-midi.