En Algérie, le président français a reconnu les "souffrances" infligées par la colonisation. Mais ce n’est pas suffisant aux yeux de la veuve de Maurice Audin, le mathématicien communiste disparu à Alger en 1957 après avoir été arrêté par des militaires français. Les circonstances de sa mort n'ont pas été élucidées.
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"Je n'apprécie pas du tout son discours qui me semble le minimum, du minimum, du minimum de ce qu'il aurait dû faire", a assuré Josette Audin. "C'est tout à fait insuffisant à mon sens. Le mot torture a été prononcé entre deux ou trois autres, mais en passant très vite alors qu'il aurait été bien qu'il ne passe pas sous silence ce genre de choses hautement répréhensibles", a-t-elle ajouté.
Josette Audin a adressé cet été un courrier au président de la République demandant que "les historiens puissent avoir accès à toutes les archives de toutes les personnalités civiles et militaires françaises en charge du ‘maintien de l'ordre’ en Algérie". François Hollande s'est lui engagé à lui faire remettre tous les documents relatifs à la disparition de son mari.
La reconnaissance de la "guerre"
Après ces deux jours de visite officielle en Algérie, Josette Audin déplore le manque de profondeur du discours prononcé par le président socialiste. "Le président Chirac a fait une déclaration sur la Rafle du Vel d'Hiv', il me semble qu'Hollande aurait pu faire une déclaration disant : ‘la République française a commis des actes qui sont injustifiables, la torture, les exécutions sommaires, pendant la guerre d’Algérie’", a déploré Josette Audin.
"Je demande simplement la reconnaissance des faits", a-t-elle réclamé, avant d’ajouter : "c'est très bien de reconnaître les méfaits de la colonisation mais il ne faut pas oublier la guerre".