Giorgio Napolitano, le président italien, a prévenu lundi que son pays risquait de violents troubles sociaux si le gouvernement ne mettait en oeuvre des réformes destinées à aider les habitants aux conditions de vies les plus difficiles.
Apparu parmi les paysans de Sicile, le mouvement des "forconi" ("fourches") s'est étendu la semaine dernière à des milliers de manifestants, qui protestent entre autres contre la politique de rigueur du gouvernement, et comprennent désormais des chauffeurs routiers, des petits patrons, des étudiants et des chômeurs.
Au cours d'un discours prononcé dans le palais présidentiel, Giorgio Napolitano, ancien communiste, a estimé que les Italiens en difficulté "pourraient participer à des manifestations désordonnées et même violentes, dans le cadre d'une poussée brutale et stérile d'opposition en bloc à la politique et aux institutions".
"La récession fait toujours des dégâts", a t-il ajouté. "Nous avons besoin de mesures fortes qui vont au-delà de ce qui a été adopté par le gouvernement et le parlement au cours de cette année et celle qui l'a précédée."
Âgé de 88 ans, Giorgio Napolitano, dont le rôle est théoriquement limité, a accepté contre son gré en avril d'entamer un nouveau mandat, afin de faciliter la formation d'un gouvernement et de sortir le pays d'une impasse politique provoquée par les élections législatives, mais il a prévenu lundi qu'il comptait démissionner à plus ou moins long terme.