Les pays membres de la zone euro ont "l'intention inébranlable de conserver la Grèce" dans l'union monétaire. La mise au point est venue lundi du président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, critiquant la "propagande" de ceux qui évoquent la possibilité qu'Athènes en soit exclu.
"La possibilité que la Grèce sorte de la zone euro n'a pas été l'objet de débat, personne n'a plaidé dans ce sens" au cours de la soirée, a-t-il insisté à l'issue d'une réunion des ministres des Finances des 17 à Bruxelles.
"C'est du non-sens, c'est absurde"
Interrogé sur la possibilité que la Grèce sorte du "club" de l'euro, comme l'a évoqué récemment le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, Jean-Claude Juncker a répondu : "je m'y oppose fermement". "Nous sommes 17 Etats membres copropriétaires de notre monnaie commune, je n'envisage pas une seconde que la Grèce quitte la zone euro, c'est du non-sens, c'est absurde, c'est de la propagande", s'est enflammé le Premier ministre luxembourgeois.
"Nous n'avons pas à faire la leçon à la Grèce", a-t-il insisté. "Nous sommes convenus d'un programme et ce programme doit être mis en œuvre, mais je n'aime pas la façon dont certains menacent la Grèce jour après jour, ce n'est pas une manière de traiter des amis et citoyens dans l'Union européenne", a-t-il encore souligné. Les membres de l'Eurogroupe "espèrent la formation rapide d'un nouveau gouvernement" grec, qui dispose "d'une majorité parlementaire suffisante", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat grec, Carolos Papoulias, a abattu lundi soir une dernière carte pour tenter d'éviter au pays de nouvelles élections et de rassurer la zone euro, en proposant un gouvernement de personnalités et une nouvelle réunion des dirigeants de partis mardi.
L'UE et le FMI ont "beaucoup contribué"
Jean-Claude Juncker a rappelé que "l'UE et le FMI avaient beaucoup contribué à aider la Grèce" et l'avaient encore fait en débloquant une tranche d'aide de 5,2 milliards d'euros la semaine dernière. Sur cette somme, 4,2 milliards ont été versés, et le reste le sera "avant la fin du mois de juin", a précisé Jean-Claude Juncker. "L'Eurogroupe mesure la portée des efforts consentis par les citoyens grecs, il ne s'agit pas de relâcher ces efforts, au contraire, les réformes structurelles sont plus que jamais nécessaires", a-t-il insisté.
Quant à savoir si la mise en oeuvre du plan d'austérité grec peut éventuellement être aménagé, il a estimé qu'il fallait "aborder les points dans l'ordre: d'abord un gouvernement grec, ensuite celui-ci doit faire savoir qu'il s'engage en faveur du programme convenu", affirme Jean-Claude Juncker avant de conclure : "si apparaissent des circonstances extraordinaires, je n'exclus pas a priori qu'on parle d'une prolongation des délais".