Lady Gaga, Beyoncé, Britney Spears et même le sirupeux groupe des Back Street Boys représenteraient une menace pour la culture et l’Etat chinois. C’est pourquoi le ministère de la Culture vient de publier une liste de 100 chansons qu’il est désormais interdit de diffuser sur les sites de musiques en ligne.
Selon le ministère chinois, cette interdiction est destinée à mettre de "l'ordre" dans le marché de la musique sur Internet, qui doit être expurgé des chansons "qui portent préjudice à la sécurité de la culture d'Etat". Depuis 2010, la Chine impose par ailleurs que toutes les chansons mises en ligne sur les sites de musique recoivent un feu vert préalable, une décision justifiée officiellement, et en partie, par la lutte contre le piratage.
Lady Gaga, championne des titres censurés
Parmi les chanteurs censurés, l’Américaine Lady Gaga remporte largement le premier prix avec la censure d’au moins six de ses morceaux, dont "The edge of glory", "Hair", "Marry the night", "Americano", "Judas" et "Bloody Mary".
Le titre "Girls run the world" de la chanteuse de R'n'B Beyoncé n’est également pas du goût des censeurs chinois, tout comme "Last friday night" de Katy Perry et "Burning up" de Britney Spears. Même les boys bands Back Street Boys et Take That, pourtant passés de mode depuis une décennie en Europe et aux Etats-Unis, sont concernés.
Ce n’est pas la première vague d’interdiction
Cette interdiction n’est pas une première : les autorités ont déjà depuis le début de l’année deux autres listes de 100 chansons à proscrire. Le rappeur Eminem et les chanteuses Christina Aguilera, Kylie Minogue et… Céline Dion ont déjà vu certaines de leurs chansons interdites au début de l’année, rappelle le quotidien anglais The Guardian.
Mais les artistes occidentaux sont loin d'être les seuls concernés, puisque la plupart des artistes censurés sont taïwanais, hongkongais et japonais. C’est notamment le cas de la Taïwanaise Chang Hui-mei, en délicatesse avec Pékin depuis qu'elle a chanté l'hymne taïwanais à l'inauguration de l'ancien président Chen Shui-bian, en 2000.
“En mai, un rappeur qui chantait un morceau de rap mongol protestataire avait été arrêté et l’année dernière le chanteur tibétain Tashi Dhondup avait été incarcéré dix mois, accusé d’avoir enregistré un album de musique subversive”, précise la chaîne américaine ABC News.