Lagarde : une candidature qui ne plaît pas à tous

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G.V. avec agences , modifié à
La candidature officielle de Lagarde au FMI reçoit un accueil différent selon le pays et le parti.

L’annonce de la candidature de Christine Lagarde à la direction du FMI a reçu un accueil très différent selon le camp politique et surtout les orientations économiques de chacun. Droite et gauche anticapitalistes n’y voient aucun changement, le PS se montre mitigé, l’UMP applaudit. A l’étranger, les Européens serrent les coudes et approuvent.

Réactions sévères des anticapitalistes

Jean Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, a ouvert le feu en fustigeant : "que ce soit une Française qui dirige le FMI ou un autre, ce sont toujours les Etats-Unis et eux seuls qui ont le dernier mot et la politique libérale et d'austérité qui tient lieu de dogme avec les résultats qu'on connaît".

Même son de cloche du côté de Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, qui y a vu "une mauvaise nouvelle pour l’Europe, la France et la morale publique. On pouvait espérer une personnalité capable de protéger les peuples et on hérite de la VRP d’un système financier à bout de souffle".

PS : les autorités françaises imprudentes

Le PS a réagi de manière mitigé, soulignant les risques de l’affaire Tapie tout en reconnaissant les qualités de Christine Lagarde. "Je trouve les autorités françaises imprudentes. Incontestablement, des nuages judiciaires assombrissent la perspective de carrière de Mme Lagarde, dont je veux dire et redire que le personnage lui-même est parfaitement respectable", a ainsi réagi Jérôme Cahuzac, invité de "Questions d'Info" LCP/France Info/AFP.

"Sa compétence professionnelle n'est évidemment pas en cause, pas plus que sa connaissance du milieu international", a ajouté la député PS Marisol Touraine, avant de se montrer plus sceptique sur "les orientations politiques". Le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault s'est montré plus sévère. "Nous contestons sa politique, nous contestons ce qu'elle a fait dans l'affaire Tapie, donc c'est une candidature que je ne soutiens pas", a-t-il regretté.

L’UMP logiquement solidaire

Les réactions sont tout autres du côté de l’UMP, qui s’est félicitée d’une telle candidature par la voix de son patron Jean-François Copé. "Je serais très heureux que Christine soit la prochaine directrice générale du FMI", a-t-il réagi.

"Elle est la meilleure parce qu'elle est la meilleure et non parce qu'elle est Européenne", a ajouté le ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez.

Louanges européennes

De leur côté, les capitales européennes se sont félicitées de ce choix. L'Allemagne "soutient fortement" cette candidature. Christine Lagarde est "une excellente candidate", a renchéri son homologue belge, Didier Reynders. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a lui aussi déclaré soutenir "pleinement" sa candidature au nom de ses "qualités (...) indispensables".