Le gouvernement camerounais prépare actuellement une réforme de sa législation pénale pour durcir la répression des pratiques homosexuelles considérées comme un délit dans le pays, ont affirmé vendredi à deux militants des droits des homosexuels. "Le gouvernement prépare la réforme du code pénal. Dans (son) avant-projet de loi, il a maintenu et même renforcé le délit (d'homosexualité) en terme de pénalisation", a affirmé Me Alice Nkom, avocate et présidente de l'Association camerounaise pour la défense de l'homosexualité (Adhefo).
"Il a étendu le champ d'action et a semé une espèce de confusion entre l'homosexualité et la pédophilie, ce qui devrait permettre au juge de condamner plus facilement et plus de personnes", a-t-elle poursuivi.
La partie traitant de l'homosexualité est "l'artcicle 347-1. (Son) premier alinéa reprend le texte actuel du code pénal c'est-à-dire +est puni d'un emprisonnement de six mois à cinq ans toute personne qui a un rapport sexuel avec une personne de son sexe+", a précisé Stéphane Koche, vice-président d'Adhefo.
Les alinéas 2 et 3 quant à eux, pénalisent l'infraction d'homosexualité commise sur mineur entre 16 et 21 ans à une peine allant jusqu'à huit ans, et de 10 à 15 ans pour des actes homosexuels sur mineurs de moins de 16 ans, a t'il poursuivi. Mettant sur un pied d'égalité homosexualité et pédophilie, "l'article 347.2 qui est intitulé 'pédophilie' en son alinéa 1 reprend in extenso l'alinéa 3 de l'article précédent", a-t-il conclu.