"Vous devez aller voter pour votre candidat, Denis Sassou-Nguesso", a déclaré le chef de l'Etat devant 100.000 de ses partisans lors d'un dernier meeting près de Brazzaville. "Ne craignez rien et allez voter. Il n'y aura plus de guerre au Congo", a-t-il ajouté.
Les partis d'opposition ont dénoncé des irrégularités dans les listes et les cartes d'électeurs. Ils ont appelé à un boycott du scrutin :
"Personne ne devrait aller voter dimanche. Restez chez vous, nous ne voulons pas d'un hold-up électoral ou d'une parodie de scrutin", a affirmé Clément Mierrassa, chef du Parti social-démocrate congolais, l'une des formations ayant appelé à boycotter le vote. De nombreux électeurs se sont plaints de ne pas avoir reçu de carte, et les partis d'opposition ont affirmé que 500.000 cartes supplémentaires avaient été imprimées dans un but de fraude.
L'Union européenne a également critiqué le manque de progrès effectués depuis la présidentielle de 2002, lors de laquelle la régularité des listes avait également été contestée et qui avait débouché sur des violences. Selon les autorités congolaises, le pays compte 2,2 millions d'électeurs qui sont appelés à choisir entre 13 candidats.
Denis Sassou-Nguesso a pris le pouvoir au Congo à la faveur d'un coup d'Etat en 1979. Il l'a perdu en 1992 lors d'élections multipartites qui ont vu la victoire de Pascal Lissouba, mais ce dernier a été chassé du pouvoir lors de la guerre civile de 1997 après laquelle Sassou-Nguesso s'est réinstallé à la tête de l'Etat. Il a remporté la dernière élection présidentielle en 2002 à l'issue d'un scrutin boycotté par ses principaux rivaux qui ont évoqué un simulacre.