C'était attendu : le gouvernement japonais a annoncé dimanche que la centrale de Fukushima ne serait plus jamais utilisée. Si cette décision politique était entérinée par l'opérateur privé Tokyo Electric Power (Tepco), Fukushima deviendrait la plus grande ruine nucléaire du monde, devant Tchernobyl qui ne comptait que quatre réacteurs achevés au moment de l'accident en 1986.
Avant d'être laissée à l'abandon, la centrale de Fukushima 1 doit cependant être remise sous contrôle, le combustible nucléaire qu'elle enferme menaçant d'entrer en fusion et de laisser s'échapper d'importants rejets radioactifs.
Les équipes techniques s'activent depuis des jours pour tenter de relancer les systèmes de refroidissement, hors-service depuis que le tsunami les a privés de courant. Une nouvelle ligne électrique a été tirée jusqu'au réacteur 2, mais de nombreuses vérifications sont nécessaires avant de relancer un à un les équipements.
Les sauveteurs multiplient les opérations de refroidissement
L'opération "va prendre plus de temps. Nous ne savons pas quand nous pourrons essayer de rétablir les systèmes", a déclaré Naohiro Omura, le porte-parole de Tepco.
En attendant, les sauveteurs multiplient les opérations de refroidissement au canon à eau, intensifiées depuis samedi notamment au pied du réacteur 3, de loin le plus inquiétant, car très endommagé par une explosion et chargé en combustible MOX, un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium dont les rejets sont particulièrement nocifs.
L'AIEA relève une certaine amélioration
De son côté, l'Agence internationale de l'Energie atomique a fait état dimanche de certains développements positifs au cours des dernières 24 heures à la centrale nucléaire de Fukushima, mais estime que la situation reste grave.
Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, doit visiter lundi des zones du nord-est du Japon dévastées par le séisme du 11 mars. Il a prévu notamment de se rendre à une vingtaine de kilomètres de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima 1.