Le Kenya élit un président visé par la CPI

Uhuru Kenyatta, élu président du Kenya, est inculpé par la CPI. © REUTERS
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avec AFP
PORTRAIT -

Uhuru Kenyatta est inculpé de crimes contre l'humanité par la justice internationale.

Il devra jongler entre ses obligations présidentiel et son procès à La Haye. Uhuru Kenyatta, élu dès le premier tour président du Kenya, a la particularité d'être inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité. Le nouveau chef d’État est en effet mis en cause pour son rôle présumé dans les violences post-électorales de fin 2007, les pires de l'histoire du pays, qui avaient fait plus de mille morts et 650.000 déplacés.

L'une des familles les plus riches d'Afrique. Uhuru Kenyatta est un héritier : sa famille est l'une des plus riches du continent et dirige un véritable empire financier. Les Kenyatta sont le principal propriétaire terrien du Kenya, avec plus de 200.000 hectares. Quant à son père, il n'est autre que Jomo Kenyatta, le premier président du pays entre 1964 et 1978.

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"Pas un bourreau de travail". Son image est relativement contrastée. D'après un expert économique à Nairobi, il est "très charismatique" et a été "un bon ministre des Finances". Mais l'ambassadeur américain écrivait tout autre chose en 2009, selon un télégramme révélé par WikiLeaks : "Il boit trop et n'est pas un bourreau de travail", écrivait alors le diplomate.

Son ascension politique. Uhuru Kenyatta a remporté sa première victoire électorale en 2002. Cinq ans auparavant, il avait échoué à conquérir le siège de député dans l'ancienne circonscription de son père. C'est l'autocrate Daniel arap Moi, successeur de Kenyatta père, qui a favorisé son ascension en le nommant notamment au gouvernement en tant que ministre des Communautés locales.

Des violences en 2007... Devenu chef de l'opposition, il finit par soutenir la réélection de son ex-adversaire à la présidentielle, Mwai Kibaki, en 2007.Mais la courte victoire annoncée de ce dernier dégénère en tueries politico-ethniques. Uhuru Kenyatta est soupçonné de les avoir alimentées. Le procureur de la CPI l'accuse en effet d'avoir mobilisé le gang criminel des Mungiki contre des communautés rivales de la sienne, lors des violences pendant cette période.

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… Et un procès bientôt. Son inculpation par la CPI lui a valu de devoir abandonner son portefeuille de ministre des Finances en janvier 2012. Il a en revanche conservé son poste de vice-Premier ministre. Elu président, il devra composer avec ses obligations judiciaires. Son procès doit s'ouvrir à Le Hayre le 9 juillet et devrait durer au moins deux ans.