L’INFO. Les Maliens ont voté dimanche sans incidents et en nombre au premier tour de l’élection présidentielle. Un scrutin destiné à tourner la page de 18 mois d'une crise politique et militaire qui a plongé le pays dans le chaos.
Déjà un favori se démarque. Les résultats provisoires et officiels doivent être publiés au plus tard vendredi, mais dès dimanche soir, de premiers résultats collectés par des journalistes maliens dans des bureaux de vote à travers le pays donnaient une nette avance à l'un des favoris, Ibrahim Boubacar Keita.
Ces résultats non officiels indiquent que Ibrahim Boubacar Keita, 69 ans, pourrait même créer la surprise et l'emporter dès le premier tour. Dès que ces informations ont été diffusées par les radios locales, des milliers de partisans d'Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK, se sont rendus au quartier général de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et à son domicile de Bamako, fous de joie, a constaté un journaliste de l'AFP. Tous scandaient "IBK, l'homme qu'il nous faut". "C'est le peuple qui a parlé!", hurlait l'un d'eux.
Grande mobilisation des électeurs. Des observateurs nationaux indépendants ont constaté "une grande mobilisation des électeurs", surtout dans le sud, où se trouve la capitale Bamako, où des journalistes de l'AFP ont aussi constaté une forte mobilisation pour ce vote auquel participaient 27 candidats.
La France se réjouit du scrutin. De son coté, le président français François Hollande, a salué "le bon déroulement du scrutin présidentiel malien, marqué par une mobilisation importante et une absence d'incident majeur", dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.
A Kidal, Gao et Tombouctou, dans le nord du pays qui a subi en 2012 la violence et l'occupation de rebelles touareg et de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, le vote s'est tenu sous la surveillance de casques bleus de la force de l'ONU, la Minusma, et de l'armée malienne, assistés par les 3.200 soldats français restés au Mali. Un des groupes jihadistes qui a occupé le nord, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), avait menacé samedi de "frapper" les bureaux de vote et tenté de dissuader "les musulmans maliens" de prendre part au scrutin.
Deuxième tour, si nécessaire, le 11 août. La présidentielle doit rétablir l'ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d'Etat qui a précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes de la mouvance Al-Qaïda, alliés dans un premier temps à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Le scrutin intervient six mois après le début en janvier d'une intervention militaire internationale menée par la France pour stopper une avancée vers le sud des islamistes armés et les chasser du nord qu'ils occupaient depuis neuf mois. Si aucun des candidats n'obtient la majorité absolue, un second tour entre les deux arrivés en tête dimanche, aura lieu le 11 août.