A la base, l'opération militaire consistait seulement à repousser les islamistes vers le Nord du pays. Mais, à cause de la résistance des djihadistes, "Serval" s'est transformée en une intervention massive. Alors que François Hollande, en déplacement à Abou Dhabi, a assuré que la France avait 750 hommes sur place et qu'elle prévoyait d'en envoyer davantage, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Hubert Coulibaly a annoncé mardi matin sur Europe 1 qu'une "riposte" aura lieu après la prise de Diabali par les islamistes. Dans la matinée de mardi, l'armée française a confirmé avoir mené dans la nuit des frappes aériennes sur cette localité de l'ouest du pays, tuant au moins "cinq islamistes" et faisant "plusieurs blessés".
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• Diabali et la "riposte". Cette petite ville du centre du pays n'est qu'à 400 km de Bamako, la capitale. D'où la volonté affiché par le gouvernement malien de répondre à cette contre-offensive. "L'épisode de Diabali n'est qu'un épisode. Une réaction des djihadistes qui va certainement provoquer une riposte des forces maliennes accompagnées de toute cette mission d'assistance militaire que la communauté internationale mettra à la disposition du Mali", a-t-il affirmé mardi matin sur Europe 1.
• Les combattants, des "narco-djihadistes". Les islamistes combattants sont une nébuleuse de groupes radicaux dont les bases arrières sont dans le Nord du pays. Mais depuis les bombardements, les islamistes se sont retirés de Gao et Tombouctou. S'il peut s'agir uniquement d'un repli stratégique, ces combattants sont dévoués à leur cause.
"Nous avions alerté la communauté internationale depuis des mois sur le fait que ces gens étaient déterminés et qu'ils étaient lourdement armés après avoir pillé les arsenaux militaires du régime de Kadhafi. Dans leurs effectifs se trouvent des guerriers formés, entraînés, de vrais combattants qui ont servi sur tous les théâtres où le terrorisme international a été combattu", a précisé Tiéman Hubert Coulibaly. "Ce sont des narco-djihadistes qui voulaient faire du Nord du Mali un sanctuaire pour pouvoir se projeter à travers le monde", a-t-il ajouté.
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• Une opération de "quelques semaines". Comme la France, le Mali mise sur une opération militaire de "quelques semaines". Mais le plus dur reste à venir. Il y aura des "opérations de stabilisation", "le volet humanitaire" à gérer alors que selon l'Onu, environ 30.000 personnes ont fui les récents affrontements au Mali et sont venues grossir les rangs des 200.000 réfugiés que comptait déjà le pays.
• "A la tâche" sur les otages. Alors qu'il y a encore 8 otages français en Afrique -dont 3 au Mali-, le pouvoir malien a assuré être à pied d'œuvre. "Nous sommes constamment à la tâche pour obtenir la libération de ces otages. C'est une question majeure de préoccupation chez nous mais aussi pour tous nos partenaires. L'ONU et tous les grands pays du monde nous aident et nous espérons obtenir leur libération mais il faut savoir que ce sont des situations complexes", a précisé le ministre malien des Affaires étrangères.
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• Un hommage au lieutenant Boiteux. Le ministre des Affaires étrangères a également rendu hommage au soldat français tué lors du premier jour de l'opération. "Je veux m'incliner devant la mémoire de l'officier français qui a perdu la vie, le lieutenant Damien Boiteux. Ce sang versé honore la France. Le peuple malien ne l'oubliera pas de si tôt", a-t-il conclu. Le gouvernement français lui rendra hommage mardi lors d'une cérémonie à 16h30 aux Invalides en présence du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.