Le discours du trône est l’occasion pour le roi du Maroc de dessiner les grandes orientations de sa politique pour les prochains mois. Cette fois-ci, Mohammed VI a décidé samedi de se concentrer sur deux dossiers : des élections parlementaires et un réchauffement des relations avec le voisin algérien.
Renouveler le parlement
Pressé par la rue et l’exemple de la révolution tunisienne, Mohamed VI avait décidé de prendre les devants en annonçant mi-juin une série de réformes. Point principal de ce discours : le renforcement des pouvoirs du futur "chef du gouvernement, (…) désigné au sein du parti arrivé en tête des élections de la Chambre des représentants".
L’appel de Mohammed VI à de nouvelles élections est donc la suite logique de cette annonce. "Il importe de commencer par l'élection de la nouvelle Chambre des représentants", a déclaré le souverain, sans pour autant fixer une date précise.
"Les partis politiques sont appelés à redoubler d'efforts pour favoriser la réconciliation des citoyens, surtout les jeunes, avec l'action politique", a-t-il poursuivi. Puis Mohammed VI a ajouté que tout "atermoiement risque d'hypothéquer cette dynamique de confiance et de dilapider les opportunités qu'offre la nouvelle réforme".
Rouvrir la frontière avec l'Algérie
Le roi du Maroc s'est aussi prononcé pour la normalisation totale des relations avec l'Algérie, notamment par le biais d’une réouverture des frontières terrestres, fermées depuis 1994. "Nous tenons à l'amorce d'une nouvelle dynamique ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales (...) y compris la réouverture des frontières terrestres", a-t-il déclaré.
"Cette démarche exclut tout immobilisme ou ostracisme incompatible avec les liens de bon voisinage, l'impératif d'intégration maghrébine et avec les attentes de la communauté internationale et de notre espace régional", a poursuivi Mohammed VI.
La frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie a été fermée en 1994 à la suite d'un attentat islamiste à Marrakech, au sud du pays, que Rabat avait imputé aux services secrets algériens.