Il n'était Premier ministre que depuis juin. La télévision officielle a annoncé lundi que Riad Hijab avait été démis de ses fonctions. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), cet ancien ministre de l'Agriculture aurait plutôt "fui la Syrie". L'intéressé a lui même confirmé avoir rejoint l'opposition, dénonçant un "génocide collectif". Il a indiqué qu'il se trouvait en lieu sûr avec sa famille.
D'après les informations d'Europe 1, Riad Hijab s'est réfugié en Jordanie. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a affirmé que deux autres ministres, ainsi que trois officiers de l'armée, avaient eux aussi fait défection.
Omar Ghalawandji, le vice-Premier ministre, a été chargé par Bachar al-Assad de diriger un gouvernement de transition pour "expédier temporairement les affaires courantes".
Présenté comme un fidèle d'Assad
Dimanche, Riad Hijab aurait présidé deux réunions au ministère de l'Administration locale à propos des "mesures à prendre pour réaménager les régions purifiées des groupes terroristes armés", terme par lequel les autorités désignent les opposants et rebelles.
Âgé de 46 ans, Riad Hijab avait été nommé par Bachar al-Assad après les élections législatives de mai, boycottées par l'opposition. Lors de sa nomination, en juin, il était présenté par la BBC comme un fidèle de Bachar al-Assad et un membre éminent du parti Baas au pouvoir.
Gouverneur de Lattaquié
C'est dans sa région natale de Deir ez-Zor, à l'est du pays, qu'il a d'abord gravi les échelons du parti, avant de devenir gouverneur de Quneitra, puis de Lattaquié, rapporte le quotidien libanais L'Orient-Le Jour. Un mois après le début du soulèvement en Syrie, il faisait son entrée au gouvernement en tant que ministre de l'Agriculture.
La fuite de Riad Hijab vient s'ajouter à la longue liste des responsables de haut rang ayant déjà fait défection. Mais il s'agit d'un coup sans précédent porté au régime de Bachar al-Assad, après seize mois de révolte. Abdel Basset Sayda, le chef du CNS a salué la fuite de Riad Hijab, ajoutant : "cette défection signifique que le régime se désagrège. C'est le début de la fin".