Il a été condamné à trois ans de prison. Son crime ? Etre homosexuel. Roger Jean-Claude Mbedé vit au Cameroun, un pays où l’homosexualité n’est pas tolérée et même illégale. Cet étudiant a été condamné à trois ans de prison pour homosexualité en mars 2011. Mercredi, il a écrit au président français pour lui demander de l’aide et notamment d’intervenir auprès de son homologue camerounais, justement en visite à Paris.
Jusqu’à cinq ans de prison
"M. Hollande, ici au Cameroun, je suis considéré comme un délinquant car je suis homo. J'ai besoin de votre aide pour convaincre M. Biya d'annuler ma peine de trois ans de prison", écrit-il dans son courrier, cité dans un communiqué de l'organisation All Out. Le jeune homme a également plaidé pour que soient "libérés tous les innocents détenus au Cameroun simplement parce qu'ils ont "l'air homo"", selon le communiqué.
Roger Jean-Claude Mbedé a aussi sollicité l'abrogation des "lois qui font de l'homosexualité un délit" au Cameroun, les peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison. "Le message est relayé par des milliers de membres d'All Out (...) pour faire retentir l'appel de Roger et pousser M. Hollande à intervenir auprès du président camerounais dans le but de mettre fin à cette incroyable injustice", a souligné dans l'organisation dans son communiqué.
"Actuellement c'est un délit"
François Hollande et le président camerounais Paul Biya se sont entretenus mercredi à l'Elysée dans le cadre d'une "visite de travail" du président camerounais. "Je n'ai pas abordé ce problème (de l'homosexualité) mais avant que je ne sois président, le code pénal punissait ce délit", a affirmé à la presse Paul Biya, au terme de son entretien avec le président français.
"Il y a discussion. Les esprits peuvent évoluer dans un sens ou dans un autre mais actuellement c'est un délit", a ajouté Paul Biya dont les déclarations ont été diffusées par la radio d'Etat camerounaise. "Nous avons appris que des gens détenus pour homosexualité ont été libérés. Donc il y a une évolution des esprits. Il ne faut pas désespérer", a-t-il assuré.
Quatorze condamnations en 2011
En janvier, deux autres Camerounais, condamnés à 5 ans de prison pour homosexualité ont été acquittés en appel avant d'être libérés. Mais en 2011, 14 condamnations pour homosexualité ont été prononcées au Cameroun.
La semaine dernière, Amnesty international avait condamné dans un rapport "les graves atteintes aux droits humains" au Cameroun, dénonçant exécutions illégales, mauvaises conditions carcérales, musellement d'opposants et journalistes, et attaques contre les homosexuels.