L’appel à l’aide de Misrata a été entendu. Au lendemain des accusations d’abandon portées par le chef militaire de la rébellion, l'Otan a affirmé mercredi "tout faire pour protéger les civils" de la la ville située à 214 kilomètres à l’est de Tripoli.
"Les faits parlent d'eux-mêmes", a répliqué la porte-parole adjointe de l'Otan, Carmen Romero. "Nous avons procédé lundi à des bombardements autour de la ville ciblant des équipements de l'armée de Kadhafi", a-t-elle souligné. "Les opérations continuent au même rythme" et "la précision de nos frappes n'a pas changé".
Des livraisons par bateaux
Un SOS également entendu par la France. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet a annoncé mercredi l’envoi de nourriture grâce à une "nouvelle lecture de l’embargo". La coalition internationale "a considéré que des bateaux des insurgés partant de Benghazi et livrant de la nourriture à Misrata pouvaient naviguer et apporter des livraisons", a-t-il déclaré mercredi sur France Inter.
"Aujourd'hui, nous avons rouvert la circulation à Tobrouk et à Benghazi, et donc des bateaux de Benghazi vont pouvoir, nonobstant le fait qu'il y a une marine kadhafiste, livrer Misrata, parce que la coalition empêchera toute action de force de la marine kadhafiste", a-t-il indiqué.
Les habitants de Misrata menacés "d'extermination"
Le chef militaire des rebelles libyens, le général Abdel Fattah Younés, a accusé mardi l'Otan de "laisser mourir" les habitants de la troisième ville de Libye, encerclée par les troupes de Mouammar Kadhafi.
"L'Otan nous a déçus, elle ne nous a pas donné ce que nous attendions" :
"Si l'Otan attend encore une semaine de plus, ce sera la fin de Misrata", a souligné le général Abdel Fattah Younés en précisant que les habitants étaient menacés "d'extermination au vrai sens du terme".
"L'eau y est coupée, il n'y a plus d'électricité ou de produits alimentaires, il n'y pas plus de lait pour enfants depuis 40 jours, alors que les forces de Kadhafi bombardent tous les jours maisons, mosquées et hôpitaux à l'artillerie lourde".