Il dit saisir "l'occasion des changements politiques". Denis Allex, agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), otage en Somalie depuis juillet 2009, a lancé un "message de secours" à François Hollande dans une vidéo diffusée jeudi par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
"Je saisis l'occasion des changements politiques en général et en particulier le changement à la tête de l'Etat pour vous renouveler mon message de secours", indique-t-il dans cette vidéo, dans laquelle il s'exprime en français. "Monsieur le président, je suis toujours en vie mais jusqu'à quand ? Cela dépendra de vous", ajoute-t-il.
Un appel auquel le chef de l'Etat a répondu vendredi en précisant qu'il recevra "la famille" de l'otage le "15 octobre". "Nous entrons en contact avec les personnes qui peuvent nous aider à libérer les otages", a assuré François Hollande en déplacement à Malte.
Un message qui date de juillet dernier
Pâle, les yeux cernés, vêtu d'un habit vert, Denis Allex lit visiblement un texte. Cette vidéo de quatre minutes et seize secondes a été postée jeudi sur des sites djihadistes, précise SITE. L'otage affirme s'exprimer en juillet 2012, soit trois ans après son enlèvement. "J'enregistre ce message que je vous adresse personnellement en ce mois de juillet 2012, trois ans après mon enlèvement, trois ans loin de ma famille et de ma femme, de mes enfants (...) trois ans dans la solitude", dit-il.
"Tout au long de ces trois années difficiles, ce qui m'a permis de tenir est la pensée que mon gouvernement travaille sans relâche pour ma libération. Je m'adresse à vous tout en espérant que votre attitude vis-à-vis de mon cas sera différente de celle du président Sarkozy et de son gouvernement", ajoute-t-il.
"Denis, c'est moi, ta femme"...
En juillet, sa femme lui avait envoyé un message via Europe 1. "Denis, c’est moi, c’est ta femme qui te parle. Je passe ce message à la radio en espérant que tu m’entendes, là où tu te trouves en Somalie", débute-t-elle, avant d’ajouter : "je veux te rassurer, te dire que nous allons tous bien".
"J’espère que ce message arrivera jusqu’à toi et t’aidera à tenir. Nous sommes tous avec toi, tous. On ne lâche rien et tu me connais : je ne lâche rien. Il te faut rentrer maintenant, nous attendons tous ton retour, tu nous manques", ajoute-t-elle avant de conclure : "nous t’embrassons bien fort, nous t’aimons, je t’aime Denis : je suis avec toi chaque jour qui passe. Aie confiance".
Les autorités françaises et la DGSE sont toujours restées très discrètes sur cet agent, considéré comme "très solide", et les efforts entrepris pour tenter de le faire libérer.