Les parlementaires italiens ont désigné samedi le nouveau président de la Chambre des députés mais ils n'ont toujours pas surmonté leurs divisions au Sénat afin de lever le blocage institutionnel hérité des élections générales de fin février. Candidate de la coalition de centre gauche, Laura Boldrini a été nommée au perchoir lors d'un nouveau vote intervenu samedi après l'échec des scrutins de la séance inaugurale, vendredi.
Si l'élection de Boldrini constitue une avancée, elle met surtout fin aux espoirs de Pier Luigi Bersani, leader du Parti démocrate (PD), de trouver un terrain d'entente avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Beppe Grillo. Espérant obtenir le soutien des "grillistes" au Sénat, Bersani avait proposé au M5S la présidence de la chambre basse, une offre rejetée par le mouvement de Beppe Grillo, en position d'arbitre depuis les élections des 24 et 25 février. Pour le parti du Peuple de la liberté (PDL), coalition de centre droit menée par Silvio Berlusconi, la gauche minoritaire à la chambre haute n'est pas en mesure de gouverner.
"Il est difficile d'imaginer une quelconque solution qui n'implique pas de nouvelles élections", a commenté l'ancien ministre de l'Industrie, Paolo Romani, proche de Berlusconi. Le système bicaméral italien oblige le gouvernement à disposer d'un soutien élargi dans chaque assemblée pour faire adopter ses projets de loi. Après plusieurs tours de scrutin au Sénat, deux candidats se retrouvent face à face, l'ancien juge antimafia Piero Grasso pour la gauche et Renato Schifani, ancien président de l'institution pour la droite.
En tête des élections en nombre de voix et fort de 163 élus, le M5S exclut toute alliance avec les formations traditionnelles et revendique de former le nouveau gouvernement. Face à cette impasse, le président Giorgio Napolitano a demandé à Mario Monti, qui gère les affaires courantes, de rester temporairement à la tête du gouvernement.