Le président français Nicolas Sarkozy a remercié dimanche trois chefs d'Etat étrangers : le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva puis le Sénégalais Wade et le Syrien Bachar al-Assad, "pour leur rôle actif" dans la libération de Clotilde Reiss.
Mais, un peu plus tôt dans la journée, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner ne s'était guère étendu sur les médiations de pays tiers : "on en parlera plus tard. Mais vous connaissez cette phrase : la victoire a beaucoup de pères, la défaite est orpheline".
Six mois de trop
Le président sénégalais Abdoulaye Wade accuse l'Elysée d'avoir compromis la libération de Clotilde Reiss il y a six mois. Abdoulaye Wade a déclaré dimanche sur RTL qu'il avait obtenu l'accord de principe du président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour la libération de la jeune femme lors d'une visite à Téhéran en octobre dernier. Le président sénégalais aurait ensuite appelé l'Élysée "pour demander à Sarkozy de m'envoyer quelqu'un en qui il avait confiance pour voir dans le détail comment on pourrait procéder pour la libération de Clotilde Reiss".
C'est André Parant, le conseiller du chef de l'État pour les affaires africaines, qui lui a été envoyé. André Parant lui aurait ensuite demandé de "laisser ce dossier de côté pour l'instant", prétextant être "sur une piste". Abdoulaye Wade a affirmé que "s'il n'y avait pas eu cette intervention de M. Parant, Clotilde Reiss aurait été libérée depuis six mois".
Une stature de "sage" de l'Afrique
Le président sénégalais Abdoulaye Wade multiplie les médiations internationales avec l'ambition de se forger une stature de "sage" de l'Afrique. Ces dernières années, le président Wade, 84 ans, au pouvoir depuis 2000, est intervenu dans le conflit du Darfour (Soudan), dans la crise malgache, a tenté de rapprocher les régimes de Khartoum et N'Djamena, et de rompre l'isolement du Zimbabwe de Robert Mugabe.