Robert James Campbell a obtenu un sursis. Cet homme condamné à mort au Texas devait recevoir une injection létale mardi, mais l'exécution a été reportée sine die, le temps que la justice se prononce sur son éventuel handicap mental, qui empêcherait de le condamner à la peine capitale. La décision a été prise deux heures avant l'exécution. Et surtout deux semaines après la longue agonie d'un condamné à mort en Oklahoma, qui a rouvert la bataille entre pro et anti-peine de mort.
Trois tests d'intelligence. D'après les juges de la cour d'appel, l'Etat du Texas "n'a jamais révélé qu'il avait en sa possession les résultats de trois tests d'intelligence montrant que Campbell était intellectuellement déficient". Cet homme de 41 ans a été condamné à mort pour l'enlèvement, le viol et le meurtre d'une employée de banque en 1991. Son avocat réclame que sa sentence soit commuée en réclusion à perpétuité.
Le précédent d'une agonie de 43 minutes. La défense du Texan s'appuie aussi sur les protestations qui ont suivi la longue agonie de ce condamné à mort, le 29 avril dernier. Clayton Lockett avait en effet succombé, visiblement dans une grande souffrance, 43 minutes après l'injection d'un nouveau cocktail létal, contre une dizaine de minutes habituellement. Dans la foulée, l'Oklahoma avait suspendu toute exécution pendant six mois, le temps d'enquêter.
Une exécution "dérangeante". Quant à Barack Obama, qui se dit favorable à la peine capitale pour certains crimes, il avait qualifié cette exécution de "profondément dérangeante" et chargé son ministre de la Justice de conduire une révision complète des procédures d'exécution dans les 32 Etats américains qui autorisent la peine capitale.
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