La nomination de l'ambassadeur de France au Vatican vire à l'imbroglio diplomatique. Laurent Stefanini, le candidat au poste et actuel chef du protocole de l’Élysée, a été désigné il y a trois mois par l’Élysée. Pourtant, la France attend toujours l'agrément du Saint-Siège, un délai inhabituellement long. En cause, selon les confidences d'un ancien diplomate du Vatican à Europe 1 : son homosexualité a été révélée publiquement, torpillant sa candidature.
Une homosexualité révélée publiquement. Laurent Stefanini, qui fut premier conseiller à l'ambassade de France près le Saint-Siège de 2001 à 2005, doit succéder à Bruno Joubert, dont le poste est vacant depuis mars. Le choix pour ce poste de cette personnalité qui ne cache pas son homosexualité résulte "à la fois d'un souhait du président de la République et d'une décision du Conseil des ministres", souligne par ailleurs l'entourage de François Hollande. Malgré l'opposition du Vatican, l’Élysée ne compterait pas retirer sa candidature, selon les informations de La Croix.
Un précédent en 2007. Traditionnellement, "le Vatican ne formule pas de refus. Il ne répond pas, ne donne pas d'explication et c'est au pays concerné d'interpréter cette absence de réponse", explique-t-on de source informée à Rome. Ce retard pourrait en réalité équivaloir refus. En 2007, la nomination du diplomate Jean-Loup Kuhn-Delforge, homosexuel lui aussi, et actuellement ambassadeur de France en Grèce, n'avait pas abouti, n'ayant jamais reçu l'agrément du Vatican.
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