Le cadeau de trop au pays des "hyènes avides"

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LES HISTOIRES D'@ -

85.700 euros de bonus pour les députés au Kenya, ça agace notamment le citoyen-blogueur Robert Alai.

55 étapes déjà dans notre tour du monde… et pas une seule halte en Afrique. C’était un manque, un regret aussi. Il était donc grand temps d’aller rendre visite aux internautes africains. L’occasion se présente aujourd’hui avec cette grogne sociale et politique qui monte, qui monte au Kenya. Au coeur du conflit : la prime de 85.700 euros, 61 années de Smic local, que les députés de ce pays se sont auto-accordés. En secret. Dans un pays qui vient de refuser une augmentation pour ses fonctionnaires et qui affiche un déficit de plus d’un milliard d’euro, c’est osé… Au pays des « hyènes avides », des internautes ont donc décidé de se mobiliser derrière leur écran. Pour en savoir plus, cliquez ici.

Robert Alai est un des meneurs. Ce blogueur de Nairobi se présente, sur son profil Twitter, comme un « geek », « engagé », une « voix pour les sans-voix », bref un empêcheur de tourner en rond. Derrière lui, il compte plus de 25.000 suiveurs. Et parmi eux, de nombreux « KOT », pour « Kenyans on Twitter », les « Kényans sur Twitter ». Pour exprimer leur colère, ils ont créé il y a quelques jours un slog@n, leur mot-clé de ralliement sur le réseau social : #KOTAgainstMPsBonus, littéralement « les Kényans sur Twitter qui sont contre le bonus des députés ».

A la manière d’un commandant en chef, Robert Alai harangue ses soldats : « vous êtes de trouillards ? On vous attend ! »

Et tient ses troupes informées de l’avancée du mouvement, une carte des tweets à la main.

Mais Robert Alai a décidé d’aller plus loin, de franchir la barrière du virtuel pour organiser une « vraie » manifestation. Mardi, ils ont été des dizaines à protester dans les rues de Nairobi et jusque devant le Parlement.

Un Storify résume le mouvement #KOTAgainstMPsBonus avec les meilleures photos des manifestations.

Première victoire : interpellé sur Twitter, le Premier ministre kényan, Raila Odinga, a promis qu’il était lui-même contre ce bonus. Mais c’est le président qui a désormais le sort de cette réforme entre ses mains.