Pour la première fois depuis trois jours, Port-Gentil a connu une nuit sans incident. Depuis lundi matin, les avions desservent de nouveau la capitale économique du Gabon, taxis et véhicules recommencent à circuler, quelques magasins, dont des pharmacies, sont ouverts et les guichets de banques sont accessibles. Les militaires, envoyés en renforts depuis Libreville, sont moins visibles que la veille.
Le centre-ville est toujours sous couvre-feu, après trois nuits d'émeutes et de pillages après l'annonce de la victoire d'Ali Bongo à l'élection présidentielle du 30 août. Trois personnes sont mortes depuis jeudi dans cette ville située à 150 kilomètres au sud de la capitale Libreville, où la situation est restée relativement calme.
Les violences constatées à Port-Gentil avaient poussé des milliers d'habitants à fuir. Le Français Total par exemple, dont une concession a été incendiée, a évacué pour une période temporaire ses salariés et leurs familles vers Libreville. Même si les intérêts français ont été visés, notamment le consulat de France, Paris a minimisé ces actes et assuré qu'aucun plan de rapatriement des Français n'était à l'ordre du jour.
Ali Bongo, vainqueur déclaré de la présidentielle, a lancé un appel au calme après les troubles. "Il faut absolument que le calme revienne sur tout le territoire, a-t-il dit à la radio RFI. Nous sommes un pays de droit et il y a donc des institutions qui sont là pour tous ceux qui ont des recours." Les résultats officiels du scrutin "sont faux", avaient auparavant répété plusieurs candidats qui contestent sa victoire.
> Ali Bongo doit maintenant se faire un prénom