C’est dans un contexte pour le moins tendu que s’est ouvert dimanche le traditionnel carnaval de Notting Hill, à Londres. Trois semaines après les émeutes qui ont enflammé l’Angleterre, la police britannique a employé les grands moyens pour que le plus grand festival de rues d’Europe, au cours duquel un million de personnes sont attendues sur deux jours, ne soit pas entaché par des violences.
Dimanche, journée traditionnellement réservé aux enfants, aucun incident sérieux n’a été signalé. Il faut dire que 5.500 policiers s’étaient déployés dans Notting Hill, quartier chic de l’Ouest de Londres, au milieu des chars et des groupes de musique qui célèbrent la culture caribéenne. L'histoire du carnaval, créé en 1964 par des immigrés venus des colonies britanniques des Caraïbes, est jalonnée de débordements et de violences. La police procède chaque année à plusieurs dizaines d'arrestations, pour rixes et autres incidents souvent liés à l'alcool. Selon The Guardian, 53 personnes ont été arrêtés dimanche soir, contre 68 à la même date l’an dernier.
40 arrestations préventives
Lundi, jour férié en Grande-Bretagne, ce sont 6.500 policiers, soit 1.000 de plus, qui ont été déployés. Les mesures préventives ne s’arrêtent pas à cette démonstration de force. La police, qui disposait "d'informations selon lesquelles des gangs souhaiteraient venir et créer des troubles", avait procédé à 40 arrestations avant l’événement. Par ailleurs, 4.000 autres policiers sont postés dans le reste de la ville "en plus des milliers normalement en service", selon Scotland Yard. Enfin, les festivités du carnaval s’arrêteront à 19 heures, contre 20h30 les années précédentes.
"Nous avons maintenu une présence très visible, et avons fait en sorte que les policiers interviennent au bon moment", a souligné dimanche Steve Rodhouse, haut responsable de Scotland Yard en charge de la sécurité du carnaval, dans un communiqué. "Nous ferons en sorte que nos policiers arrêteront les bonnes personnes pour que toutes les autres puissent participer et d’amuser."
La réputation de Londres en jeu
Les enjeux de ces deux jours dépassent largement la réussite de ces deux jours de fête. Pour la police britannique, il s’agit du premier e premier depuis les émeutes urbaines de début août, les pires depuis trente ans dans la capitale britannique. Les forces de sécurité avaient été vivement critiquées pour leur manque de réactivité.
Enfin, c’est toute la ville de Londres qui joue sa réputation, à moins d’un an des Jeux Olympiques. Le maire de la ville ne s’’yest pas trompé. Boris Johnson a lancé un appel dimanche pour que "le vrai esprit de Londres brille" pendant l’événement. "Il serait bon que le carnaval se passe bien, pour que le monde voit que la majorité des Londoniens sont des gens corrects, respectueux des lois, qui aiment leur ville et veulent célébrer notre bouillonnante culture."