Au lendemain de l'évacuation des passagers du ferry en détresse, les Italiens se sont trouvés un nouveau héros : Argilio Giacomazzi, le capitaine du navire Norman Atlantic. Ce dernier, dont le nom est désormais synonyme de courage en Italie, a quitté lundi le ferry après l'évacuation du dernier passager.
Le héros et l'anti-héros. Une figure qui contraste avec un autre commandant italien, celui du Costa Concordia, Francesco Schettino. Le naufrage du bateau de croisière, en janvier 2012, avait provoqué la mort de 32 personnes. Au moment du sinistre, Francesco Schettino avait quitté le navire avant de nombreux passagers. En Italie, la comparaison entre les deux hommes est donc dans toutes les discussions.
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"Après l'épisode Schettino, la marine a pris un coup. Argilio Giacomazzi l'a réhabilitée", témoigne Joshua , près du port de Bari, dans le sud-est de l'Italie, où les derniers rescapés du sinistre qui a coûté la vie a au moins dix personnes sont attendus. "Je ne dirai pas que Giacomazzi est un héros, mais Schettino est un anti-héros", ajoute Joshua au micro d'Europe 1. Ce dernier insiste sur le glorieux CV du commandant de mer : 62 ans, dont 40 ans de mer, de l'Arctique à l'Adriatique.
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"Personne n'a eu à lui dire de remonter à bord". Sa concentration et son sang-froid, à bord d'un ferry rongé par les flammes et les vagues, sont également loués. Domenico, maître d'hôtel à Bari, ne tarit pas d'éloges, et estime que le commandant mérite une médaille. "Personne n'a eu à lui dire de remonter à bord, comme pour Schettino. Argilio Giacomazzi devrait enseigner à l'université", poursuit-il.
Une référence à l'improbable cours de "gestion du stress", dispensé cet été par le commandant du Costa Concordia dans une université de Rome. Ses propos avaient choqué l'Italie : "j'ai voyagé dans le monde et je sais donc comment réagir dans de telles situations, et lorsque l'on est confronté à des équipages où se mêlent différentes ethnies", avait alors déclaré Francesco Schettino, selon le journal italien La Nazione.
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