Un avion de la compagnie Ethiopian Airlines a été détourné par un pirate de l'air lundi matin. L'homme, qui n'était autre que le copilote de l'appareil, réclamait le droit d'asile politique en Suisse.
>> Europe 1 vous raconte l'histoire du vol ET 702 et de son copilote. L'enquête, elle, se poursuit.
A minuit et demi, le Boeing 767 s'envole de l'aéroport d'Addis Abeba. Il doit se poser à Rome à 4h40, avec 202 passagers - essentiellement Italiens - et membres d'équipage à bord. Alors que l'avion fait route au-dessus du Soudan, le commandant quitte le cockpit pour se rendre aux toilettes. C'est à ce moment-là que le copilote, un homme de 31 ans, verrouille la porte de l'intérieur et prend le contrôle de l'appareil.
Le cap de l'appareil est alors mis sur la Suisse. C'est lui-même qui déclenche l'alerte au détournement sur le transpondeur de l'appareil. Le contrôle aérien est à partir de là prévenu qu'un incident est en cours.
Vers 6 heures du matin, l'appareil s'approche de l'aéroport international Cointrin, tout près du lac Léman. Le copilote, qui n'est pas armé, échange alors avec la tour de contrôle. "Je veux l'asile ou l'assurance que je ne serais pas transférer" quand l’appareil sera posé, indique-t-il à son interlocuteur (à environ 1minute). L'homme affirme dans ses conversations avec la tour de contrôle "se sentir menacé" dans son pays.
L'appareil est escorté jusqu'à Genève-Cointrin par des chasseurs Eurofighter, probablement de l'armée de l'air italienne. Peu après, l'avion se pose finalement et stationne sur une voie de dégagement en bout de piste, entraînant la fermeture de l'aéroport pendant plus de deux heures. Une fois l'avion arrêté, le pirate quitte le cockpit en utilisant une corde et se rend à la police.
Les unités spécialisées de la police, casquées et armées, se postent sur la passerelle et montent à bord pour procéder à l'évacuation des passagers. Chaque voyageur sort à plusieurs minutes d'intervalle, après un premier contrôle de sécurité, les mains au-dessus de la tête pour rejoindre des bus de l'aéroport. Un second contrôle de sécurité est prévu au terminal, ainsi qu'un interrogatoire de police.
Le pirate est, lui, pris en charge par la police pour être interrogé. Son infraction est une prise d'otages. Il encourt donc une peine pouvant aller jusqu'à vingt ans de privation de liberté. Pour ce détournement peu ordinaire, l'enquête va devoir déterminer les motivations du copilote et surtout pourquoi il a recouru à une telle action extrême alors qu'il aurait pu faire une demande d'asile politique une fois arrivé en Italie.