Le coup de gueule des Grecs contre la BCE

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avec AFP , modifié à
Une décision controversée de la BCE a jeté des milliers de Grecs dans les rues de plusieurs villes du pays, jeudi.

"Non au chantage", ont scandé des milliers de personnes à Athènes, jeudi soir. Ils se sont réunis après un appel à manifester lancé sur les réseaux sociaux pour protester contre la décision de la Banque centrale européenne de couper les vivres à la Grèce.

Fermer les tuyaux. La BCE a mis fin mercredi à une mesure en faveur des banques grecques, qui leur permettait de financer à moindre frais l’économie du pays. Cette décision a été interprétée comme une punition après l’élection fin janvier d’un gouvernement de gauche radicale à la tête du pays. Jeudi, elle a consenti à des prêts d’urgence à hauteur de 60 milliards d’euros pour compenser cette décision, qui a fait plonger la bourse d'Athènes.

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Manifestation spontanée. Les manifestants, environ 5.000 selon la police, se sont rassemblés en silence et sans banderole sur la place Syntagma devant le parlement, théâtre de grandes manifestations anti-austérité ces dernières années. A Thessalonique, deuxième ville du pays, ils étaient environ 500 à montrer "leur soutien" au gouvernement de gauche Syriza qui "ose défendre les intérêts" des Grecs. "C'est la première manifestation en faveur d'un gouvernement", se réjouissait un manifestant d'Athènes. "Enfin un gouvernement qui respecte les engagements de son programme électoral et défend les intérêts de notre pays", soulignait-il.

Une promesse de campagne. Cette manifestation intervient à l'issue d'une tournée, au bilan mitigé, du Premier ministre Alexis Tsipras et du ministre grec des Finances Yanis Varoufakis à Rome, Paris, Bruxelles et Berlin pour rallier des soutiens à leur projet de renégociation de la dette grecque, promis dans leur programme.

Le gouvernement d'Alexis Tsipras a annoncé la fin de privatisations, imposées par les créanciers du pays, ainsi que des mesures pour faire face "à la crise humanitaire" que traverse la Grèce après six ans de récession et d'une politique d'austérité drastique en échange de prêts internationaux.