La mesure a surtout valeur de symbole. Alors que la répression continue en Syrie, l'Union européenne a annoncé lundi l'interdiction des produits de luxe, très prisés de l'épouse de Bachar al-Assad, Asma. Cette mesure, décidée à l'issue de la réunion des ambassadeurs des Vingt-Sept la semaine dernière, ne précise cependant pas son champ d'application exacte.
Ce nouveau train de sanctions contre la Syrie, le 14ème en plus d'un an, "va être mis en oeuvre", a souligné une source diplomatique en précisant simplement qu'il couvre "les produits de luxe et le matériel servant à la répression".
"Il s'agit de faire comprendre au couple Assad, mais aussi à son clan et aux membres du régime, que les événements en Syrie ont également des conséquences sur leur train de vie personnel", a ajouté un autre diplomate, en admettant que ce type de mesures pouvait être facilement contourné et qu'elle avait essentiellement un caractère "symbolique".
Des rivières de diamants achetée sur Internet
En mars dernier, le journal britannique The Guardian avait révélé les dizaines de milliers de dollars d'achats sur Internet de l'épouse du dictateur syrien : bijoux de haute-joaillerie, chaussures et vêtements de luxe, tableaux...
Quant aux restrictions concernant le matériel servant à la répression, elles viennent compléter des listes déjà en vigueur depuis un embargo sur les armes. Elles concernent aussi les produits pouvant servir à la fabrication de tels matériels. Certains produits seront interdits, d'autres soumis à des autorisations au cas par cas.
Il y a un mois, les ministres européens avaient déjà resserré l'étau autour du président syrien en imposant des sanctions à sa femme, Asma, et à trois autres membres de sa famille dont sa mère. Au total, 126 personnes et 41 sociétés sont visées par les sanctions européennes. Elles visent notamment la banque centrale, le commerce de métaux précieux ou les vols de fret.
La Russie condamne ces sanctions
"Inacceptables", avait jugé par avance la Russie lors de l'annonce de ces mesures. "Aucun régime de sanctions n'a jamais abouti à un règlement des situations de crise. Par contre, à l'aide des sanctions, la situation devenait encore plus imprévisible et se détériorait", avait ainsi souligné le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.
L'Union européenne réfléchit par ailleurs à apporter des moyens logistiques à la mission de quelque 300 observateurs que l'ONU entend déployer en Syrie pour renforcer l'actuelle mission avancée qui doit comprendre une trentaine de membres dans les prochains jours, selon des sources diplomatiques.