L'INFO. Le violent cyclone Phailin a touché les côtes orientales de l'Inde samedi avec des pointes de vent de 200 km/h et des pluies torrentielles. Un million de personnes ont été évacuées en prévision de son passage.
Du vent à 200 km/h. Le cyclone a commencé à atteindre la ville côtière de Gopalpur, dans l'Etat de l'Orissa, peu après 21H00 locales (15H30 GMT) et devrait déferler sur une bande côtière de 150 km pendant les six prochaines heures, a annoncé le responsable des services météorologiques indiens. "Le très violent cyclone Phailin a commencé à toucher la côte près de la ville de Gopalpur. La vitesse enregistrée du vent est de 200 km/h", a déclaré L.S. Rathore, son directeur général, au cours d'une conférence de presse. Il devrait rester classé dans la catégorie des "tempêtes cycloniques très violentes" pendant six heures avant de perdre de sa puissance, a-t-il ajouté.
Un bilan incertain Le cyclone a officiellement fait 14 morts. Mais le chiffre est plus qu'incertain : "le nombre des victimes évoluera en fonction des informations qui vont remonter, car certains endroits restent coupés du monde", a reconnu un Jay Panda, un parlementaire de l'état de l'Orissa.
Le plus fort cyclone dans la région depuis 14 ans ? Le vent pourrait souffler jusqu'à 240 km/h et ce cyclone pourrait être le plus fort à balayer cette région de l'Inde en 14 ans, avec une montée des eaux de trois mètres qui menace d'inoncer les terres côtières. L'Etat d'Orissa et celui, voisin, de l'Andhra Pradesh étaient battus par des vents qui faisaient se coucher les arbres, plusieurs heures avant que le cyclone ne touche leurs côtes. La région menacée avait déjà été sinistrée en 1999 par un cyclone qui avait fait plus de 8.000 morts.
L'un des plus importants mouvements de population jamais organisé
Un million de personnes évacuées. Quelque 1.000.000 de personnes ont été évacuées avant l'arrivée du cyclone, dont 450.000 en Orissa et 100.000 dans l'Andra Pradesh, a dit le ministre de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde. Les autorités du Bengale occidental, Etat voisin, ont indiqué que les hôtels de la côte avaient été évacués. Il s'agit pour l'Inde d'un des plus importants mouvements de population jamais organisé, selon le responsable.
Les habitations menacées. Quelque 300 équipes de médecins de l'armée, d'ingénieurs, de sauveteurs ont été déployées dans les zones les plus à risque de l'Etat de l'Orissa. Dans les deux Etats pauvres menacés par la tempête, nombre d'habitants sont logés dans des baraquements précaires. "De gros objets sont susceptibles de s'envoler" en raison du vent, avait prévenu dès vendredi le directeur général des services météorologiques. Les cultures, dans cette région très dépendante de l'agriculture, pourraient être dévastées, a-t-il prévenu.
Objectif "zéro victime". Le gouvernement de l'Orissa, peuplé de 40 millions de personnes, a fixé un objectif de "zéro victime" et de 100% d'évacuation des populations des zones les plus à risque. Nombre de magasins étaient à court de réserves en raison d'achats de précaution. L'Inde et le Bangladesh sont régulièrement frappés entre avril et novembre par les cyclones qui se développent dans le golfe du Bengale. En 1970, un cyclone avait tué des centaines de milliers de personnes au Bangladesh.