Noir, blanc, vert et rouge, le drapeau palestinien flotte désormais à l’Unesco. Un mois après l’adhésion de la Palestine à l’organisation internationale, Mahmoud Abbas est venu mardi au siège de l’Unesco, à Paris, pour cette première historique. Le drapeau de la Palestine se retrouve ainsi aux côtés des 194 autres drapeaux des Etats membres.
Une cérémonie symbolique
"C'est une cérémonie symbolique qui a lieu à chaque adhésion d'un nouveau membre", indique l'Unesco. Et c’est bien pour le symbole que Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, tenait à être présent pour cette cérémonie.
"C’est une vraie victoire, c’est l’image que nous sommes venus voir. Car c’est un pas vers la reconnaissance pleine et entière de notre pays comme État", a confié un membre de la délégation palestinienne au micro d'Europe 1.
"Le président Abbas veut montrer l'importance qu'il attache à l'Unesco. Et c'est la première fois que le drapeau flottera au siège d'une institution onusienne", a souligné un diplomate palestinien. Le 31 octobre, les Palestiniens avaient enregistré une victoire diplomatique sur la voie de la reconnaissance de leur Etat, en devenant le 195ème membre de l'Unesco, après un vote de la Conférence générale, où seuls 14 Etats dont Israël et les Etats-Unis s'y étaient opposés.
"Politiquement, rien n'a changé"
Mais cette cérémonie du drapeau à l'Unesco reste très symbolique car, pour le moment, politiquement, rien n’a avancé pour les Palestiniens. Leur demande d’adhésion, déposée à l’ONU par Mahmoud Abbas en personne, à New-York, le 23 septembre dernier, est au point mort. Il manque toujours une voix au conseil de sécurité pour cette adhésion palestinienne.
Et le tableau s’est même assombri. Les États-Unis ont gelé leur financement à l’organisation à cause de l’entrée de la Palestine et menace maintenant d’user de leur veto à l’ONU.
Des rencontres politiques
En coulisses, les tractations diplomatiques vont donc se poursuivre. Mahmoud Abbas profitera de sa présence dans la capitale pour rencontrer Nicolas Sarkozy, mais également le candidat du PS à l’élection présidentielle, François Hollande, selon les informations du Buzz politique.
Mais une raison supplémentaire pourrait également être à l'origine de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Mahmoud Abbas. Il semblerait que le chef de l'Autorité palestinienne ne soit pas indifférent à une idée suggérée par Nicolas Sarkozy, de faire de la Palestine un pays non membre observateur. Ce statut particulier permettrait à la Palestine d'obtenir un statut intermédiaire.
Après ces deux rencontres politiques en France, Mahmoud Abbas devrait poursuivre une série de rendez-vous en Europe. Il devrait notamment se rendre à Londres et à Ankara.