La poignée de main était cordiale mais sans plus. Pour sa première rencontre avec la chancelière allemande mardi à Berlin, François Hollande n'a pas eu droit aux embrassades de l'époque de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
Sous une pluie fine, le nouveau président français a été reçu avec les honneurs militaires comme le prévoit le protocole pour une première visite d'un chef d'Etat en Allemagne. Angela Merkel et François Hollande ont échangé poignées de main et sourires devant une foule de photographes. Le tout avec une heure de retard sur le programme en raison de l'incident d'avion du pensionnaire de l’Élysée. L'appareil, touché par la foudre, a dû faire demi-tour à Paris.
Après un entretien bilatéral d'une heure, François Hollande et Angela Merkel ont donné une conférence de presse commune au cours de laquelle tous deux ont rappelé que cette première rencontre devait avant tout permettre au président et à la chancelière de "faire connaissance" et pas de "régler tous les problèmes".
"Nous avons des liens forts"
"Je voulais venir ici à Berlin pour signifier le sens que je donne au mot amitié. Nous avons des liens forts. Je conçois la relation comme équilibrée et respectueuse de nos sensibilités politiques. Nous voulons travailler ensemble pour le bien de l’Europe mais en mobilisant tous les pays de l’Europe", a déclaré le chef de l'Etat français.
Un discours repris et appuyé à son tour par la chancelière allemande. "Nous sommes d'accord pour dire que nous avons le devoir de travailler ensemble", a ajouté Angela Merkel, assurant que parfois la presse évoquait "des divergences plus importantes qu'elles ne le sont réellement" entre elle-même et François Hollande.
Unis sur la Grèce
Parmi leurs points de convergences, leur souhait de voir la Grèce rester dans l'euro. "Je souhaite comme Mme Merkel que la Grèce reste dans la zone euro", a insisté le président Hollande. "Je respecterai le vote des Grecs", a dit François Hollande en référence aux élections législatives organisées en Grèce, en juin prochain. "Je mesure les souffrances que le peuple grec subit aujourd'hui", a ajouté le dirigeant en rappelant que "des mesures supplémentaires pour la croissance" étaient envisageables.
"Tout doit être mis sur la table"
Pour ce qui est du pacte budgétaire européen, François Hollande a rappelé qu'il avait demandé sa renégociation pendant la campagne électorale mais a laissé entendre qu'il était prêt à envisager un texte séparé sur la croissance. Le président français a déclaré que tout dépendra de l'issue des discussions sur la croissance. "Tout doit être mis sur la table par les uns comme par les autres, tout ce qui peut contribuer à la croissance" lors du sommet informel du 23 mai, a-t-il dit en évoquant les euro-obligations ou l'utilisation des fonds structurels européens. "Ensuite, nous en tirerons les conclusions en termes d'instruments juridiques nécessaires", a-t-il conclu.
Angela Merkel et François Hollande devraient entrer dans le vif du débat lors des prochaines réunions, notamment le 23 mai pour un sommet informel des chefs d'État et de gouvernement européens à Bruxelles.