L’INFO. Des centaines de milliers de fonctionnaires américains vont aller travailler lundi, sans savoir s’ils reviendront mardi. Les parlementaires américains ont jusqu’à minuit pour trouver un accord sur un budget provisoire, faute de quoi les agences fédérales mettront en congé leurs employés non essentiels. A l’origine de ce nouveau blocage, l’adoption de la réforme du système de santé, projet phare du premier mandat de Barack Obama.
La statue de la liberté fermée. Si rien ne se passe d’ici mardi, les conséquences se feront aussitôt sentir dans de nombreux domaines, comme le tourisme. Il faudra notamment s’attendre à des retards de visas. Les musées, la statue de la liberté et l’ensemble des parcs nationaux fermeront aussi leurs portes. La moitié des employés civils du Pentagone seront en outre mis en congé sans solde et les soldats seront payés avec retard. Des économistes ont estimé le coût d’une fermeture du gouvernement de deux semaines à 0,3 point de croissance du PIB au quatrième trimestre.
> A LIRE AUSSI : Santé : le coup de frayeur d'Obama
Pas vu depuis 17 ans. La dernière fois qu’un tel blocage a conduit à la fermeture du gouvernement américain, c’était sous Bill Clinton, en 1995. La paralysie avait alors duré trois semaines, un record, et coûté des millions de dollars à l’économie américaine, notamment dans le secteur touristique et dans la construction.
En 1995, le président Bill Clinton critiquait l'attitude des républicains (en anglais) :
Obamacare en jeu. Cette fois, nul ne sait combien de temps le blocage pourrait durer, tant le bras de fer entre républicains et démocrates est violent. La droite veut bien financer les services du gouvernement, à une condition : que le Congrès n’applique pas la réforme sur la santé si chère à Obama, pourtant votée et confirmée des dizaines de fois. Pour l’opposition, l’"Obamacare", qui doit permettre à 45 millions d’Américains de se doter enfin d’une assurance santé, est une véritable plongée dans le socialisme. Les plus radicaux, au premier rang desquels les membres du Tea Party, ne veulent rien lâcher, persuadés que l’opinion publique sera de leur côté. Quant à Barack Obama, il semble décidé à appliquer le conseil formulé dimanche par Bill Clinton : "ne pas négocier sur les coupes dans les dépenses". Le président refuse de céder au chantage des républicains et seul un accord trouvé in extremis pourra désormais empêcher la paralysie du pays.