Les Pays-Bas en pleine crise gouvernementale. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a présenté lundi la démission de tous les ministres et secrétaires d'Etat, avec effet immédiat, à la Reine Beatrix a qui l'acceptée. Un peu plus tôt, il avait convoqué un Conseil des ministres extraordinaire.
Le déficit public en cause
La situation s’est dégradée samedi, lorsque le gouvernement n’a pas réussi à se mettre d’accord avec le parti d'extrême droite de Geert Wilders sur la réduction du déficit public. Le président Parti pour la Liberté (PVV) a quitté la table des négociations, entamées le 5 mars, refusant d'approuver des mesures qui auraient, selon lui, trop fait baisser le pouvoir d'achat des Néerlandais.
Les négociations entre le parti libéral (VVD) de Mark Rutte, les chrétiens-démocrates du CDA et le PVV devaient permettre de dégager 16 milliards d'euros d'économies pour 2013 afin de respecter les normes de la zone euro en matière de déficit public. Le paquet de mesures sur la table des négociations prévoyait notamment une légère hausse de la TVA, un gel du salaire des fonctionnaires et une réduction du budget de la santé et de l'aide aux pays en développement.
Le parti de Geert Wilders, eurosceptique et islamophobe, avait conclu un accord de soutien du gouvernement minoritaire au parlement, où il lui assurait une majorité de 76 sièges sur les 150 que compte la chambre basse, jusqu'à la démission le 21 mars d'un député PVV, devenu indépendant.
Une solution du parlement ?
"La balle est dans le camp du Parlement", a affirmé à la presse le ministre des Finances Jan Kees de Jager. Un débat au Parlement est prévu mardi à partir de 14h et au cours duquel les députés entendront le Premier ministre. Le champ d'action du gouvernement, dit "démissionnaire" depuis la visite de Mark Rutte à la reine, devra être déterminé par les députés néerlandais. Selon les analystes, les Pays-Bas risqueraient de perdre le précieux triple A dont ils bénéficient auprès des trois principales agences de notation financière s'ils ne trouvent pas rapidement une solution.
Le gouvernement minoritaire de Mark Rutte avait été formé à l'issue d'élections anticipées organisées après la chute en février 2010 du gouvernement du chrétien-démocrate Jan Peter Balkenende. Il avait démission en raison de désaccords au sein de la coalition de centre-gauche sur la prolongation de la mission militaire néerlandaise en Afghanistan.