Le luxe des Kadhafi

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avec agences , modifié à
La famille Kadhafi partie, les rebelles ont investi les imposantes résidences dont ils ignoraient l'existence.

Pendant des années, les Libyens ont été coupés de la réalité du pouvoir. Ils n'avaient pas connaissance d'une si grande richesse de leur dictateur.

L'étendue de cette richesse, notamment à l'étranger n'a pas encore été totalement cernée, même si certains spécialistes chiffrent la fortune familiale à plus de 80 milliards d'euros. Mais les rebelles en ont déjà vu beaucoup sur le sol libyen, où les villas des enfants de Kadhafi leur ont montré l'opulence dans laquelle vivait la famille.

Chez Aïcha, la fille unique du Guide, qui vient d'accoucher en Algérie, les rebelles sont allés de surprise en surprise. Treize chambres – qu'ils occupent aujourd'hui –, des tapis Pierre Cardin au sol et des canapés Burberry. Une piscine fait aujourd'hui le bonheur des enfants, qui l'ont prise d'assaut devant leurs parents, hilares, qui les prennent en photo.

Ménagère en or et CD de Pink Floyd

Chez un des fils de Kadhafi, qui est parti à la hâte, les rebelles ont pu se fournir en vêtements : les costumes se comptent en nombre, tout comme les pulls en cachemire et les chaussures de grands couturiers italiens. Le salon est orné d'une ménagère en or et de coupes de champagne en cristal.

Au milieu du désordre ambiant traînaient aussi des CD de Pink Floyd ou du chanteur libanais George Ouassouf, des DVD de la série américaine "A la Maison Blanche" (The West Wing) ou des articles du site internet d'Al Djazira relatant la fuite de Zine ben Ali, l'ancien homme fort de la Tunisie renversé en janvier.

Bunker sous la villa

Mais c'est sous la villa d'un fils Kadhafi, qui contient une grande salle de gym et de massage, que les rebelles ont effectué la découverte la plus surprenante : un bunker. "Kadhafi dispose de plusieurs abris, de souterrains qui lui permettent de ressortir à plusieurs endroits de la ville".

"C'est un espace segmenté, c'est-à-dire qu'il y aussi à l'intérieur des zones protégées auxquelles on ne peut pas accéder", a raconté à Europe 1 Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.

Ces découvertes écoeurent les rebelles autant qu'elles les ravissent. "Le jour dont nous avions rêvés toute notre vie est venu. Cette plage était réservée aux fils Kadhafi, à leurs familles, leurs amis et toute l'élite", a raconté Nadjib Kabet, conseiller juridique du conseil économique libyen avant de rejoindre la révolution en février.

"En approchant les plages ou les portes des villas, le Libyens savaient ce qu'ils risquaient : être fusillé", a-t-il ajouté.