C’était il y a presque 20 ans. Ce jour là, le professeur François-Xavier Roux, neurochirurgien voit deux hommes en costume sombre surgir dans son cabinet parisien. Émissaires du régime de Kim Jong-Il, ils lui parlent d’un patient très important sans jamais prononcer son nom. Le Pr Roux consulte le dossier médical, mais rien de plus.
En 2008, tout s’aggrave. Le mystérieux patient est victime d’une attaque cérébrale. Le neurochirurgien est alors recontacté. Dès le lendemain, le Pr Roux est emmené à Pyongyang en Corée du Nord. Installé dans une résidence surveillée par des militaires, il ne sort que pour se rendre à l’hôpital.
Une identité bien dissimulée
Ce n’est que 24 heures plus tard qu’il découvre l’identité de son patient : le "cher leader". Pour leur première rencontre, Kim Jong-Il est sur son lit de malade.
"Il avait l’air "normal". Relativement cultivé, il s’intéressait au cinéma français. Il avait l’air de bien aimer Jean-Paul Belmondo. Il connaissait bien les vins français en particulier", se souvient le professeur Roux au micro d’Europe 1.
"Il avait l'air normal" :
"Ce qui m’a le plus marqué sur le fond, ça a été quand il fallait que je lui donne des ordres. Moi qui était étranger et en dehors du système, je pouvais dire "ne fumez pas", "ne buvez plus d’alcool". Je pouvais lui donner des ordres médicaux que les autres n’osaient pas lui dire", conclut le neurochirurgien.
La peur dans les yeux des médecins est la seule réalité que le professeur a pu percevoir durant un séjour dans l’un pays les plus fermés de la planète.