LE TRIOMPHE. Le Suisse Paolo Basso a été élu vendredi meilleur sommelier du monde à Tokyo. Ce couronnement vient clore une compétition éreintante où les candidats se sont escrimés à reconnaître et présenter des vins prestigieux et des liqueurs improbables. A l'annonce du palmarès, Paolo Basso a explosé de joie, embrassé avec effusion son épouse et sa fille et s'est jeté dans les bras d'anciens vainqueurs du concours qui l'ont porté sur les épaules comme dans une corrida.
Meilleur sommelier d'Europe en 2010. Cette victoire sonne comme une consécration pour ce sommelier de 47 ans, né en Italie et employé du Conca Balla, un restaurant de Vacallo, situé côté suisse de la frontière helvético-italienne. Meilleur sommelier d'Europe en 2010, il avait terminé deuxième de la dernière édition du concours mondial la même année au Chili. Cette année, il affrontait 56 candidats de 54 pays, de l'Australie au Brésil en passant par l'Indonésie et la Suède.
Une finale de haut vol... sans Français Organisée dans l'immense théâtre du forum international de Tokyo, la finale a été minutieusement mise en scène par les organisateurs qui lui ont donné un tour dramatique, défiant l'habileté des postulants par des pièges, fausses pistes et surprises à travers six épreuves. Après avoir passé mercredi et jeudi les deux épreuves éliminatoires, qui ont permis de désigner les trois finalistes, Paolo Basso s'est montré le plus convaincant dans sa connaissance des vins, leur service et leur présentation dans une langue étrangère. Le Suisse avait choisi la langue française, contrairement aux deux autres finalistes, le Belge Aristide Spies et la Canadienne Véronique Rivest, qui ont passé l'épreuve en anglais.
Une liqueur au rhum d'Estonie. ..Lors de l'épreuve de connaissance, chaque concurrent a disposé de douze minutes pour reconnaître quatre vins. S'il y avait du "classique", comme un Beaune Les Aigrots 1er Cru (Bourgogne), le jury avait aussi sélectionné des vins indien, le Sula chenin blanc, et israélien, le Yarden Galilée Pinot Noir. Encore plus ardu, Paolo Basso a dû comme ses deux rivaux tâcher de reconnaître six liqueurs et eaux de vie en trois minutes au total, ou à tout le moins en décrire la composition. Parmi les liqueurs testées figuraient une japonaise à la tomate, une mexicaine à la fleur d'Ibiscus et une au rhum venant d'Estonie... A l'issue du suspense, Paolo Basso est devenu le quatorzième lauréat de ce concours créé en 1969.