A quoi ressemblera la Libye de demain ? La question est posée depuis que les rebelles sont entrés dans Tripoli, fief du colonel Kadhafi, et tentent, depuis dimanche, d'y prendre le pouvoir.
Pour l'heure, le Comité national de transition (CNT), désormais au pouvoir, doit composer avec son inexpérience. Il a appelé "tous nos amis partout dans le monde qui ont une expérience démocratique plus avancée de nous aider à instaurer un régime démocratique", selon les mots de Mansour Saïf al Nasra, émissaire du CNT à Paris.
Les Nations Unies sont prêtes
De nombreux pays étrangers ont déjà manifesté leur soutien au CNT. Les Etats-Unis, d'abord : Barack Obama a promis que Washington serait "un ami et un partenaire" pour aider la future Libye face aux "défis colossaux" qui l'attendent.
En France, Nicolas Sarkozy, qui a annoncé son soutien depuis longtemps au CNT, discute déjà avec l'ONU. Le président de la République s'est entretenu lundi soir avec David Cameron, le Premier ministre britannique, et Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU. Si les autorités libyennes le souhaitent, les Nations Unies auront un rôle important à jouer pour accompagner la phase de transition qui va s'ouvrir", a assuré l'Elysée. Nicolas Sarkozy a insisté sur la nécessité que se tienne dès la semaine prochaine un groupe de contact pour déterminer "un plan d'action".
Des pays reconnaissent le CNT
Pendant que d'autres pays, comme l'Italie, l'Espagne ou la Tunisie félicitaient le CNT pour son action, d'autres se pressaient de reconnaître un Comité national de transition. L'Egypte, pays frontalier de la Libye, a ainsi reconnu lundi le CNT. Elle s'était retenue jusqu'à présent de reconnaître l'entité politique des rebelles libyens. Le Koweït a également reconnu le CNT lundi, et a accordé dans la foulée une aide de 180 millions de dollars.
Ailleurs dans le monde, l'Autorité palestinienne reconnaît le CNT "et espère que le peuple libyen retrouvera au plus vite une vie normale". La Jordanie, elle, espère seulement "un transfert rapide et pacifique du pouvoir".
Des conséquences sur la Syrie ?
Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, pense clairement que "cela va avoir des conséquences considérables sur la Syrie. On voit bien qu'aujourd'hui, un régime dictatorial ne peut plus se maintenir au pouvoir contre vents et marées et contre l'aspiration des peuples", a-t-il expliqué sur TF1.
Sans nommer directement la Syrie, Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangères pense comme son homologue français. Il estime que "les événements en cours sont une leçon pour les dirigeants de la région. Ils montrent que ceux qui n'écoutent pas leurs peuples ne peuvent pas rester au pouvoir".