Mohamed Ben Moncef Trabelsi, "neveu préféré" de Ben Ali, affirme avoir été "dépouillé" de ses biens et dénonce une "chasse aux sorcières" visant en Tunisie la famille de Leïla Trabelsi, épouse de l'ex-président tunisien en fuite, dans Le Parisien de vendredi.
Au micro d'Europe 1, il confie avoir "peur" :
"Arrêtés et torturés"
"Aujourd'hui, ma faute c'est de porter le nom de Trabelsi. Toute la famille fait l'objet d'une véritable chasse aux sorcières. On nous traque, nos biens sont pillés, nos maisons sont pillées sous les yeux de la police qui laisse faire", déclare Mohamed Ben Moncef Trabelsi, fils du frère aîné de Leïla Trabelsi.
"Les membres de notre famille sont arrêtés et torturés, les avocats du barreau de Tunis ont interdiction de nous défendre. La justice est rendue sur internet, Facebook", ajoute cet homme, qui se présente comme "le neveu préféré de Ben Ali" et reconnaît avoir été "très proche du couple présidentiel".
"Trabelsi veut dire corruption"
La Tunisie a demandé l'extradition de Zine El Abdidine Ben Ali, 74 ans, qui s'est réfugié avec sa famille en Arabie Saoudite le 14 janvier. Les autorités tunisiennes ont obtenu, notamment de l'Union européenne, le gel des avoirs de 46 proches du clan Ben Ali et de son épouse, âgée de 53 ans - dont Mohamed Ben Moncef Trabelsi - accusés d'avoir mis leur pays en coupe réglée.
"Pour certains, en Tunisie, Trabelsi veut dire corruption. Mais la corruption gangrène ce pays depuis toujours ! (...) Elle n'est pas le fait des Ben Ali ou des Trabelsi, elle fait partie intégrante de la Tunisie", affirme le neveu de Ben Ali, qui figure sur la liste de l'UE.
"J'ai gagné ce que je possède"
"Même si Leïla Trabelsi s'est toujours, il est vrai, montrée généreuse avec sa famille, j'ai gagné ce que je possède", affirme Mohamed Ben Moncef Trabelsi qui dit aujourd'hui ne même pas savoir "dans quel pays (sa) tante se trouve". Mohamed Ben Moncef Trabelsi, qui s'est réfugié en France depuis le 10 janvier, dit vivre avec sa femme et ses trois enfants dans un "appartement de 30 m2, dans un quartier populaire" de Paris. Il espère aujourd'hui "obtenir le statut de réfugié politique" et entend se battre pour "faire la preuve de (sa) bonne foi, de (son) honnêteté".