L’info. Mardi, lors de sa troisième grande conférence de presse solennelle du quinquennat, François Hollande a annoncé sa volonté d'exonérer totalement les entreprises du financement de la politique familiale, un allégement de charges évalué à quelque 30 milliards d'euros d'ici à 2017. Une annonce saluée par ses voisins européens.
Un plébiscite en Allemagne. A Berlin, les annonces faites par François Hollande ont reçu un accueil favorable, le nouveau chef de la diplomatie allemand, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, saluant des initiatives "courageuses".
Pour Andreas Schockenhoff, un ténor de la CDU, le parti conservateur de la chancelière Merkel, il s'agit d'un "clair changement de paradigme" qui rappelle le tournant de la rigueur de François Mitterrand en 1983.
A Bruxelles, on salue la rigueur. Jusqu'à présent dubitative à l'égard de la politique économique de Paris qu'elle jugeait trop laxiste, la Commission européenne a parlé d'une "bonne nouvelle" et d'un pas "dans la bonne direction". La France "est en train de bouger", s'est également félicité mercredi sur le perron de l'Elysée l'ancien président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, dans les starting-blocks pour prendre la tête de la Commission.
A Londres, on rit et on dit "Oh là, là". Outre-Manche, c’est le chef de l’opposition travailliste, Ed Miliband qui a loué les idées du chef de l’Etat français. "Ce qu'Hollande fait en France, je veux le faire en Grande-Bretagne", a-t-il expliqué à ses confrères de la Chambres des communes, aussitôt interrompu par un concert de rires et de "Oh la la". "Mes très honorables amis ne pensent-ils pas que ceci irait totalement à l'encontre de nos plans économiques sur le long terme", a ensuite poursuivi l'élu, avant que le Premier ministre n'intervienne à son tour pour préciser que le modèle à suivre était...économique.
"Je n'ai pas suivi toute la conférence de presse du président Hollande hier, mais ce qui m'a frappé est que les propositions françaises consistent désormais à couper dans les dépenses et à alléger les impôts, de manière à rendre l'économie plus compétitive", est alors intervenu le Premier ministre David Cameron.
"Le responsable de l'Economie au sein du gouvernement fantôme (travailliste) pourrait s'inspirer de quelques unes de ces idées, et reconnaître que la révolution qui consiste à rendre l'économie plus compétitive, à essayer de gagner la bataille globale, constitue une bonne façon d'aborder l'économie", a ajouté le chef du gouvernement, saluant implicitement les annonces faites mardi par le président français.
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