C'est Martin Schulz, président du parlement européen, qui a invité le pape mardi dans l'hémicycle strasbourgeois. François passera donc quelques heures sur le sol français afin de s'adresser aux députés européens ainsi qu'au Conseil de l'Europe. Le Vatican a annoncé que son propos sera surtout à teneur sociale.
Le Pape @pontifex_fr s'adressera aux députés demain http://t.co/hLPjvDPsr1@PapeEnFrance#PapeEurope#PlenPEpic.twitter.com/XKUH9m4DRU— Parlement européen (@Europarl_FR) 24 Novembre 2014
Quatre heures sur le sol français. Le pape ne passera que quatre petites heures sur le sol français. C'est le plus court séjour d'un chef suprême de l'Eglise à l'étranger. Accueilli par Harlem Désir, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, le pape pourra profiter de la volée des cloches des églises de Strasbourg avant de rejoindre le Parlement européen où il tiendra un discours devant les élus des 28 pays de l'Union. Il se rendra ensuite devant le Conseil de l'Europe, qui représente 47 États.
Retransmission sur grands écrans. Au cours de ce déplacement millimétré, le pape n'ira pas à la rencontre des fidèles. Les strasbourgeois devront donc se contenter de la retransmission de son discours sur grand écran sur le parvis de la cathédrale. Le Vatican a néanmoins promis une autre visite papale en France en 2015.
Bernard Lecomte, journaliste spécialiste du Vatican, nous livre la teneur probable du discours du pape François :
Que va dire le pape à Strasbourg ?par Europe1fr>> ECOUTER AUSSI - Visite du pape à Strasbourg : lorsque religion rime avec politique
Séduire l'Europe. Le pape d'origine argentine a jusque-là négligé l'Europe dans ses voyages. Il a même surpris en choisissant l'Albanie comme première destination sur le vieux continent en septembre dernier.
François se déplace à Strasbourg dans un contexte de tensions : chômage, crise économique, immigration, menace de guerre froide avec la crise ukrainienne, poussée de l'extrême-droite aux dernières élections. Le pape a longtemps semblé critique envers l'Europe. Ce pape du "Nouveau Monde" juge en effet ce continent vieilli et "fatigué", y compris dans sa minorité catholique. Le pape va donc devoir convaincre et séduire, d'autant plus que les liens actuels entre l'Eglise et les institutions européennes sont distendus et que le Vatican a peu de relais dans la classe politique.
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Accueillir les immigrés, aider les exclus. Le discours du pape devrait être fortement teinté de social. Selon François, les catholiques ont une contribution à apporter au projet européen, celle de la "solidarité avec les exclus", a expliqué Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican.
Trois thèmes devraient donc dominer mardi : le chômage, la marginalisation des personnes âgées, l'immigration. Le pape argentin, lui-même issu d'une famille d'immigrés originaire d'Italie, devrait rappeler le devoir d'accueillir ceux qui fuient la pauvreté, la faim ou les conflits.
François devrait aussi aborder des thématiques qui font actuellement débat comme le mariage homosexuel, l'avortement ou encore l'euthanasie. Les milieux catholiques les plus conservateurs l'attendent même au tournant afin de savoir s'il approuve les réformes actuelles.
Des députés bouderont son discours. Des députés espagnols du parti d'extrême-gauche Izquierda Plural ont annoncé qu'ils quitteront l'hémicycle lors du discours du pape. Jean-Luc Mélanchon, fondateur du parti de Gauche, fera de même, estimant qu'un pape n'a pas sa place au Parlement européen, pour des raisons de laïcité.
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