Dominique Strauss-Kahn est accusé d'avoir agressé dimanche une femme de chambre âgée de 32 ans dans la suite qu'il occupait à l'hôtel Sofitel de Manhattan. Après avoir été interrogé par les enquêteurs, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) doit lundi être présenté au tribunal pénal de Manhattan. Cette audience préliminaire sera publique. Il s’agira de la première comparution de DSK devant la justice.
DSK plaidera non coupable
Le socialiste présentera alors le choix de sa défense : soit il plaidera coupable, soit il plaidera non coupable des faits qui lui sont reprochés. Comme les avocats l'ont annoncé dès dimanche, DSK devrait plaider non coupable. S’il confirme ce choix, le bureau du procureur procèdera alors à une présentation des éléments de preuve préliminaires devant un jury de 23 membres réunis à huis-clos. C'est ce jury qui déterminera officiellement les chefs d'inculpation contre le prévenu. A l’heure actuelle, sont retenus à l’encontre de Dominique Strauss-Kahn : agression sexuelle, tentative de viol et séquestration.
Ce n’est qu’ensuite que l'accusation et la défense feront valoir des arguments sur le maintien en détention du prévenu ou sa remise en liberté, le plus souvent contre une caution.
"Fouiller dans le passé de la victime"
C'est ensuite que les avocats de Dominique Strauss-Kahn prépareront leur défense. Pour cela, ils vont mener une contre-enquête. Aux Etats-Unis, contrairement à la France, il n'y a pas de juge d'instruction pour diriger l'enquête. C'est le procureur qui mène la charge, seul, et les avocats qui font contrepoids. Les conseils de DSK ont pour cela de larges pouvoirs. Durant les semaines à venir, ils vont s’intéresser de près à la femme de chambre qui charge le directeur général du FMI.
"Les avocats peuvent auditionner dans leur cabinet des témoins, avec retranscription par sténotypie. Ils peuvent aussi engager des détectives privés, mener une enquête sur la victime présumée ou encore fouiller dans son passé", explique Jean-Didier Belot, avocat spécialiste du droit américain, sur Europe 1. L’objectif des conseils de DSK, assure-t-il, est de "chercher la raison du pourquoi cette femme pourrait affabuler".
"Ils ne vont rien lâcher" :
Et les avocats du socialiste ont prévenu lundi matin : leur client "va se battre vigoureusement contre les accusations portées contre lui". Ils veulent simplement éviter le procès. Mais c'est le procureur qui a le dernier mot.