Le père Vandenbeusch libéré "par compassion" ?

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avec AFP , modifié à
RETOUR - La secte islamiste assure avoir libéré le prêtre par "compassion". "C’est faux", répond-il.

L’INFO. Le démenti est clair. Non, les ravisseurs du prêtre français Georges Vandenbeusch, rentré en France mercredi un mois et demi après son enlèvement, ne l’ont pas libéré par "compassion". Le religieux a affirmé mercredi soir qu’il n’avait pas soigné des membres de la secte islamiste Boko Haram, contrairement à ce qu’ont assuré plus tôt ses ravisseurs. Il a aussi raconté qu’il ne s’était "jamais autant ennuyé" que pendant sa captivité.

"Ils n’ont pas de compassion". Mercredi, le groupe djihadiste nigérian a en effet indiqué avoir "décidé de libérer le prêtre par compassion". "Le prête a offert ses services médicaux à des membres [du groupe] malades pendant sa période de captivité", a assuré Boko Haram. "C’est faux", a rétorqué mercredi soir sur France 2 le religieux. "Je ne suis ni infirmier, ni médecin. S’ils m’avaient amené quelqu’un à soigner avec une hémorragie, j’aurais fait ce que je pouvais, mais ils ne l’ont pas fait", a-t-il expliqué, ajoutant : "ils n’ont de compassion pour personne". Dans sa paroisse au nord du Cameroun, près de la frontirèe avec le Nigeria, une zone où Boko Haram est très actif, le prêtre a "accueilli plein de réfugiés du Nigeria, des gens de leur famille ont été tués, des gens maltraités, des femmes, des enfants".

L'interview du père Georges Vandenbeusch sur France 2 :

"Je ne me suis jamais autant ennuyé". Le père Georges Vandenbeusch a aussi confié qu’il ne s’était "jamais autant ennuyé" que pendant sa captivité. Enlevé dans la nuit du 13 au 14 novembre au nord du Cameroun, il a ensuite été détenu au Nigeria voisin. Là-bas, il a passé un mois et demi "sous un arbre". "Je comptais presque en heures parfois, le temps semblait interminable". Georges Vandenbeusch n’avait "personne à qui parler, rien à lire, rien à faire, pas de radio à entendre". Il a en revanche "toujours su" qu’il allait "s’en sortir".

"Les Occidentaux doivent faire attention". Le prêtre a livré peu d’éléments sur les conditions de sa libération, expliquant simplement qu’il ne savait pas "une heure, une demi-heure avant" qu’il allait être libéré. Il estime aussi que son enlèvement n’a rien à voir avec sa fonction de prêtre. "Je suis sûr que ce n’est pas un prêtre qu’ils sont venus chercher, mais un Occidental", ce qui veut dire que "tous les Occidentaux là-bas doivent faire attention". Quant à lui, il ne veut "pas mettre la vie d’autres personnes en danger" et a une certitude : "je ne serai plus jamais curé là où j’étais".

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