Les Autrichiens ont fait leur choix. Ils ont réélu très largement à un mandat de six ans Heinz Fischer à la présidence du pays. Une victoire triomphale pour le social-démocrate qui obtient ainsi près de 79% des voix.
Si la réélection pour un second mandat de Heinz Fischer, âgé de 71 ans et soutenu par les Verts afin de faire barrage à l'extrême droite, ne faisait aucun doute, l'attention se focalisait sur le score de la candidate de l’extrême droite, Barbara Rosenkranz.
L’extrême-droite en recul
La candidate du Parti de la liberté, Barbara Rosenkranz, a essuyé un échec lors de cette élection présidentielle. Elle est ainsi créditée de 15% des suffrages, selon les estimations des instituts de sondages ARGE et SORA/ORF. Le dirigeant du FPÖ, Heinz-Christian Strache, estimait "à 35% le potentiel" de l'extrême droite. Il mise gros sur l'élection régionale dans le fief social-démocrate à Vienne, le 10 octobre.
La mère de famille nombreuse et âgée de 51 ans fait moins bien que les deux formations d'extrême droite aux élections européennes de 2009. Son propre parti FPÖ et le BZÖ du charismatique Jörg Haider - décédé dans un accident de voiture en octobre 2008 - avaient alors totalisé 17,74% des suffrages. Aux élections législatives de 2008, ils avaient même approché la barre des 30% avec près de 29%.
Un échec faute aux propos controversés de Barbara Rosenkranz sur l'Holocauste. L'égérie de l'extrême droite, dont le mari est un des fondateurs d'un groupuscule néo-nazi, s'était, dans un premier temps, dite favorable à une révision de la loi réprimant activités néo-nazies et négationnisme et cela sous prétexte du respect de la liberté d'expression. Elle fut contrainte de rectifier ensuite ses propos sous le feu des critiques, y compris au sein même de son parti FPÖ.
Quant à Rudolf Gehring, candidat catholique ultraconservateur et dirigeant du parti chrétien CPÖ, il recueille 5,8% des voix. Le grand parti conservateur ÖVP et les Verts ne présentaient pas de candidat.
Grosse abstention
6,35 millions d'Autrichiens étaient appelés aux urnes, avec pour la première fois les jeunes dès 16 ans. La participation a très fortement chuté, passant de 71,6% en 2004, déjà la plus faible de l'après-guerre, à tout juste plus de 50%. Par comparaison, en 2004, lorsque Heinz Fischer avait remporté son premier mandat, le taux de participation avait dépassé les 70%.